La légère hausse des naissances fin 2021 à la suite des confinements liés à la crise du Covid-19 n’aura pas suffi. Après 2022, l’année 2023 confirme ce qu’il se passe depuis quelques années en France : la natalité dégringole dans le pays, selon les statistiques publiées ce jeudi 4 janvier par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Un taux de natalité en baisse de 6,8 % par rapport à 2022
Novembre 2023 est le 17ème mois consécutif en baisse du taux de natalité, avec 1.877 bébés nés en moyenne par jour, soit 5,1 % de moins qu’en novembre 2022. Sur tout le mois, cela représente 56.297 naissances contre 59.115. “En cumul sur les onze premiers mois de l’année, on compte en 2023 environ 45.000 naissances de moins qu’en 2022, soit une baisse de 6,8 %”, ajoute l’Insee.
Cette baisse des naissances s’observe dans toutes les régions, avec les diminutions les plus fortes observées en Corse et en Normandie (-8,4 %), suivies de près par l’Occitanie (-8,3 %), puis la Nouvelle-Aquitaine (-7,9 %), la région Auvergne-Rhône-Alpes (-7,7 %), le Centre-Val de Loire (-7,3 %), le Grand Est (-7,2 %), les Pays-de-la-Loire (-7,1 %), la Bretagne (-6,6 %), les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté (-6,4 %), et enfin l’Île-de-France (-5,6 %).
Baisse du taux de fécondité : comment expliquer ce phénomène ?
“La population féminine de 20 à 40 ans, âges où les femmes sont les plus fécondes, a globalement diminué depuis le milieu des années 1990 et marque un palier depuis 2016”, rapportait déjà l’Insee en 2022. Mais ce n’est pas tout, le taux de fécondité, soit le nombre moyen d’enfant par femme, est lui aussi en baisse. Il s’est établi à 1,8 en 2022, contre 1,84 en 2021.
Instabilité économique, forte inflation, guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, réchauffement climatique… De nombreux facteurs peuvent diminuer l’envie des Français à avoir des enfants. “Pour fonder une famille, il faut avoir de l'espoir. Or les jeunes générations sont peut-être plus habitées par l'inquiétude quant à leur avenir”, commente auprès de l'AFP Catherine Scornet, sociologue démographe et maîtresse de conférence à l'Université d'Aix-Marseille. À cela, s'ajoutent les “raisons libertaires”, explique-t-elle, notamment chez les femmes diplômées qui “sont celles qui se projettent le plus en dehors de la maternité, elles s'investissent et s'épanouissent dans d'autres domaines personnels ou professionnels”.