Deux associations de patientes souhaitent interpeller le ministère de la Santé sur la dernière recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS) concernant les signatures génomiques dans le cancer du sein.
Cancer du sein : les femmes de plus de 70 ans exclues de la signature génomique
Si les deux associations saluent la décision de la HAS de rendre éligibles aux signatures génomiques les patientes ménopausées (plus de 50 ans) présentant des tumeurs avec au maximum trois ganglions envahis, elles alertent d’abord sur les pertes de chance pour les femmes de plus de 70 ans, désormais exclues de la population cible.
Cancer du sein : des inégalités d'accès à la signature génomique
"Cette décision, basée uniquement sur la désescalade thérapeutique et peu compréhensible au regard des preuves scientifiques récentes, contribue à maintenir les inégalités d’accès à la médecine personnalisée pour les femmes âgées", déplorent Life Is Rose et Patients en réseaux.
Depuis 2016, la majorité des tests génomiques ne bénéficient que d’un financement partiel dans une enveloppe dérogatoire, offrant moins de 50 % de financement et un reste à charge important pour les établissements de santé.
"Dans la pratique, les patientes éligibles n’accèdent donc pas de façon égale à la proposition d’un test génomique en fonction de leur lieu de soin", expliquent les deux associations de patients. "Cette hétérogénéité de prise en charge induit de fortes disparités de traitement : aujourd’hui, il est estimé que seule une femme sur deux éligibles aux signatures génomiques y aurait réellement accès", soulignent-elle.
Cancer du sein : qu'est-ce que la signature génomique ?
Un test de signature génomique permet d’identifier des profils d’expression des gènes de la tumeur d’une patiente et concerne une partie des malades atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant au stade précoce.
L’objectif de cet outil est de préciser et d’indiquer les situations d’absence d’utilité clinique de la chimiothérapie adjuvante.
"Ces tests permettent aux patientes de gagner en qualité de vie en réduisant les effets indésirables invalidants des chimiothérapies (alopécie, nausées, neutropénies et anémies, neuropathies, troubles cognitifs…)", rappellent Life Is Rose et Patients en réseaux. "Ces parcours de soins moins lourds favorisent le maintien et le retour au travail ou à tout engagement social", concluent-ils.