Selon une nouvelle étude, moins de deux minutes de stimulation électrique au niveau du cerveau peuvent rendre plus réceptif à l’hypnose.
Certaines recherches ont démontré que l’hypnose était bénéfique pour certaines pathologies telles que le syndrome du côlon irritable, l'anxiété ou encore la toxicomanie. Cependant, tous les malades ne répondent pas de la même manière à ce processus : seuls 15 % des adultes sont considérés comme très réceptifs.
"Nous savons que l'hypnose est un traitement efficace pour de nombreux symptômes et de nombreux troubles, en particulier lorsqu’il s’agit d’atténuer la douleur", a déclaré le directeur de la recherche Afik Faerman dans un communiqué de presse. "Mais nous savons aussi que l'hypnose ne profite pas à tout le monde de la même manière", poursuit-il.
Une stimulation du cerveau pour rendre plus sensible à l'hypnose
Afin de trouver une solution pour les personnes dans le besoin mais insensibles à l’hypnose, son équipe a recruté 80 individus atteints de fibromyalgie, une affection chronique très douloureuse. Ils ont ensuite exclu de ce panel les malades très réceptifs à l’hypnose, puis ont organisé un essai randomisé avec les participants restant.
La moitié des sujets a ainsi reçu une courte séance de stimulation magnétique transcrânienne. Des palettes placées sur le cuir chevelu leur ont délivré des impulsions pendant deux salves de 46 secondes, envoyant successivement 800 ondes électriques sur leur cortex préfrontal dorsolatéral gauche.
L'autre moitié des sujets a reçu un traitement fictif, où tout était identique mais où aucun courant électrique n'a été déclenché.
Les participants qui avaient reçu la stimulation ont été évalués immédiatement après, et ils ont montré une augmentation significative de "leur score d'hypnotisabilité". L’effet a duré environ une heure.
Hypnose et stimulation du cerveau : "Nous avons été agréablement surpris"
"Nous avons été agréablement surpris de constater qu'avec 92 secondes de stimulation, nous avons pu modifier un trait cérébral que l'on essaie de toucher depuis 100 ans", a déclaré Nolan Williams, l’expert en stimulation cérébrale non invasive qui a conduit cette expérience. "Nous avons enfin trouvé le moyen de le faire", se félicite-t-il.
Les chercheurs veulent maintenant voir si cet effet dépend de la dose, c'est-à-dire si une plus grande stimulation entraîne une plus grande augmentation de la sensibilité à l’hypnose.
Leur recherche est publiée dans la revue Nature Mental Health.