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Chewing-gums, inhaleurs et patchs

Substituts nicotiniques : pas de risque majeur pour le coeur

Les substituts nicotiniques ne présentent pas de risque particulier pour le coeur. C'est le résultat d'une revue d'études menée par l'American Heart Association.

Substituts nicotiniques : pas de risque majeur pour le coeur CHAUVEAU NICOLAS/SIPA




Chewing-gums à la nicotine, patches, comprimés, ce sont les trois substituts nicotiniques les plus utilisés pour arrêter de fumer. Selon une étude publiée ce 9 décembre dans le journal de l'American Heart Association, Circulation, ces produits ne présentent pas de risques cardiovasculaires. Les chercheurs ont passé en revue plus de 60 essais cliniques sur les effets secondaires des substituts nicotiniques pour parvenir à ces conclusions.

 

Les bénéfices dépassent les risques

Les chewing-gums, inhaleurs et patchs ne sont pas associés à un risque accru de crise cardiaque, d'infarctus ou de décès lié à un autre problème de coeur. Le constat est le même pour la varénicline, médicament qui agit comme un antagoniste à la nicotine sur le cerveau. Le bupropion, antidépresseur prescrit chez certains patients en sevrage tabagique, protège même le coeur contre certaines maladies cardiovasculaires.

 

Selon le co-auteur de l'étude, Edward Mills, « les bénéfices apportés par l'arrêt du tabagisme dépassent tous les risques potentiels des thérapies pour arrêter de fumer. » En effet, le tabagisme favorise la survenue de maladies cardiovasculaires : infarctus du myocarde, accident vasculaire-cérébral, hypertension artérielle. En revanche, arrêter de fumer est associé à une meilleure santé générale et cardiovasculaire et donc à une meilleure qualité de vie ainsi qu'à une espérance de vie plus élevée.

 

Attention au mélange tabac et sustituts

Face à ces bénéfices, les risques « très mineurs » des traitements de substitution semblent ne pas peser lourd dans la balance. Par ailleurs, Edward Mills souligne que ces risques sont déjà connus des médecins, qui en tiennent compte lors des entretiens avec leurs patients. Certaines manifestations, comme une légère augmentation du rythme cardiaque, « passent souvent avec le temps » et sont le plus souvent liées à un mélange. C'est notamment le cas des personnes qui fument tout en portant un patch : la dose élevée de nicotine dans l'organisme pourrait expliquer ces effets secondaires. Les chercheurs soulignent aussi que la combinaison de substituts à la nicotine peut être plus efficace. Mais mâcher un chewing-gum tout en portant un patch peut aussi entraîner davantage d'effets secondaires que l'utilisation d'un seul traitement de substitution.

 

Les chercheurs reconnaissent toutefois une faiblesse à leur analyse d'essais cliniques : ceux-ci ne se sont portés que sur des participants en bonne santé.  L'équipe émet donc une réserve concernant les risques cardiovasculaires des substituts nicotiniques : il est possible qu'ils soient réels chez des patients malades, notamment ceux souffrant d'une maladie chronique des poumons ou cardiovasculaire. Pour éviter des effets secondaires graves, il est donc recommandé à chaque fumeur souhaitant arrêter de consulter son médecin pour mettre au point une stratégie tenant compte des facteurs de risque.

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