Alors qu’une étude vient de révéler que l'eau en bouteille contient des centaines de milliers de particules de plastique par litre, une autre recherche publiée dans l'International Journal of Molecular Sciences a mis en évidence les effets surprenants de ces éléments sur les souris.
Les microplastiques, minuscules particules d'un diamètre inférieur à 5 millimètres, constituent une préoccupation croissante pour les écologistes et les professionnels de la santé. Les études précédentes se sont principalement concentrées sur les effets nocifs de ces particules sur la vie marine, en montrant qu'elles provoquent un stress oxydatif, une inflammation et une diminution de la vitalité des cellules. Cependant, leur impact sur les mammifères, en particulier au niveau cognitif et biologique, est jusqu’ici resté largement inexploré.
Microplastiques : le comportement et le système immunitaire des souris étudiés
Pour combler cette lacune, l’équipe de scientifiques a choisi d'étudier comment ces particules pouvaient influencer le comportement et les réponses immunitaires des souris, afin d'obtenir des informations qui pourraient avoir des implications plus larges pour d'autres mammifères (y compris l'Homme).
Pour vérifier leurs hypothèses, les chercheurs ont mené une expérience avec deux groupes de 40 souris femelles. Ces souris ont été exposées à différentes concentrations de microplastiques en polystyrène mises dans leur eau pendant trois semaines. Cette méthode d'exposition a été choisie pour imiter de près la façon dont les humains peuvent rencontrer ces particules dans la vie de tous les jours. L'équipe a utilisé une série de tests comportementaux pour évaluer les animaux et a procédé à une analyse de leurs tissus.
Les microplastiques peuvent franchir la barrière hémato-encéphalique
Après recoupement de toutes les données, les souris les plus exposées aux microplastiques ont montré une augmentation de leurs mouvements et de leur activité. En outre, des changements ont aussi été observés dans l'expression des marqueurs immunitaires de leur foie et de leur cerveau. Plus inquiétant encore, des microplastiques ont été détectés dans divers tissus, y compris le cerveau, ce qui révèle leur capacité à franchir la barrière hémato-encéphalique.
Toutefois, le fait que l'étude se soit concentrée uniquement sur les souris femelles peut limiter la généralisation de ces résultats à tous les sexes. En outre, la recherche a utilisé un type spécifique de microplastiques, ce qui signifie que les résultats peuvent ne pas s'appliquer à tous les matériaux du même type.