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Sondage Ifop

Près d'1 Français sur 2 se méfie des génériques

Par Bruno Martrette

Moins efficaces et moins sûrs que les produits d'origine, les génériques sont encore jugés sévèrement par les Français.

LYDIE/SIPA

Récemment, la Mutualité Française, qui regroupe 95 % des mutuelles, voulait doper le marché des génériques. Selon elle, leur accorder plus de place permettrait des millions d'économies au système de santé français. Mais visiblement, il y a encore du travail pour convaincre les Français de la sécurité de ces produits ! En effet, même s'il s'agit de la même molécule que le médicament d'origine, et que seule la marque change, les Français continuent de se méfier des génériques. C'est ce que révèle ce mardi un sondage de l'Institut français d'opinion publique (IFOP). 

 

Des médicaments moins efficaces pour les Français
Dans cette enquête (1) réalisée pour le groupement de pharmaciens PHR, 40 % des personnes interrogées estiment que les génériques ne sont « pas aussi sûrs » que les médicaments d'origine, contre 29 % en 2011, soit une hausse de 11 points en deux ans.
Par ailleurs, les inquiétudes des Français portent également sur l'efficacité de ces médicaments. Ainsi, 31 % affirment qu'ils ne sont pas « aussi efficaces » que ceux d'origine, contre 28 % en 2012 et 23 % en 2011, soit une augmentation de 8 points en deux ans. Les dernière études s'interrogeant sur la bioéquivalence de ces produits auraient-elle semé le doute dans la tête des Français.


2 Français sur 5 continuent de les refuser

En outre, la défiance des personnes interrogées se retrouve également dans leurs habitudes de consommation : seulement 57 % déclarent accepter systématiquement le générique. Ils étaient 62 % en 2011. De plus, une majorité (55 %) est désormais contre la suppression du tiers-payant en cas de refus d'un médicament générique proposé par le pharmacien, alors qu'ils n'étaient que 46 % en 2012.
« Le chantage au tiers-payant participe à la défiance envers le générique. On utilise la contrainte au lieu de faire adhérer les gens », souligne dans cette enquête Lucien Bennatan, président de PHR. Pour booster ce marché, lui préconise une action pédagogique, relayée par une grande campagne nationale d'information, notamment à la télévision. Cela, avant tout « pour répondre aux interrogations de la population. »

La France reste mauvaise élève en Europe
Pourtant, malgré les craintes des Français, le part des génériques dans les médicaments remboursables a progressé de 11 % en 2012 à 16 % aujourd'hui. Des chiffres « en forte hausse », commentait récemment  le Gemme, un structure qui regroupe les fabricants. Et ce, après une année 2011 qui avait été marquée par un recul de ventes.
Malgré cette relance, la France reste mauvaise élève en matière de génériques. L’Organisation pour la Coopération Economique et le Développement (OCDE) citait récemment en exemple l’Allemagne (76 %) ou encore le Royaume-Uni (75 %). 

(1) Le sondage a été effectué du 26 septembre au 1er octobre 2013  sur un échantillon de 1 003 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, par questionnaire en ligne selon la méthode des quotas.