La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune qui se manifeste au départ le plus souvent par un enraidissement douloureux et un gonflement des articulations, généralement au niveau des poignets, des mains et des doigts. Elle évolue avec le temps sous la forme de poussées, entrecoupées de rémissions plus ou moins complètes.
Une vaste étude, publiée dans la revue RMD Open, met en évidence plusieurs facteurs hormonaux susceptibles d’augmenter le risque de polyarthrite rhumatoïde (PR) chez les femmes, deux à trois fois plus touchées par la maladie que les hommes.
Menstruations tardives et ménopause précoce, un risque pour les femmes
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs de plusieurs universités chinoises se sont appuyés sur une cohorte de 223.526 participants à la Biobank britannique, suivis pendant 12 ans en moyenne. Au cours de cette période, 3.313 femmes (1,5 %) ont développé une PR. Après avoir pris en compte des variables potentiellement influentes (mode et niveau de vie, poids, ethnicité), les chercheurs ont constaté que plusieurs facteurs hormonaux et reproductifs semblaient augmenter la probabilité de souffrir de la maladie.
Ainsi, des menstruations tardives (après l’âge de 14 ans) étaient liées à un risque de 17 % plus élevé par rapport à des débuts de règles à 13 ans, peut-on lire dans un communiqué. A l’inverse, une ménopause précoce (avant l’âge de 45 ans) était associée à un risque accru de 46 % par rapport aux femmes qui font la transition à partir de 50 ans. Dans cette logique, les femmes qui comptabilisaient moins de 33 années de potentielle reproduction – du premier cycle menstruel à la ménopause – étaient donc 39 % plus susceptibles de développer une PR, tout comme celles qui avaient eu deux enfants au moins (+ 18 %).
Les traitements hormonaux associés à plus de cas de polyarthrite rhumatoïde
Par ailleurs, l'hystérectomie ou l'ablation d'un ou des deux ovaires étaient, de leur côté, associées respectivement à des risques 40 % et 21 % plus élevés, bien que seules quelques femmes aient eu à subir ces procédures. Enfin, même si aucune association claire n'a émergé entre la prise de la pilule et le risque de PR, l'utilisation d’un traitement hormonal substitutif de la ménopause et, dans une moindre mesure, sa durée, ont été associées, respectivement, à des risques accrus de 46 % et 2 %.
"Les résultats de cette étude sont significatifs et constituent une base pour développer de nouvelles mesures d’intervention destinées à réduire le risque de polyarthrite rhumatoïde chez les femmes", concluent les chercheurs.