Le Cap-Vert a officiellement éliminé le paludisme. L’Organisation mondiale de la Santé annonce que cet Etat a obtenu la certification de l’élimination de ce parasite, dans un communiqué, paru le 12 janvier. L’archipel, situé au large de l’Afrique de l’Ouest, est le "troisième pays obtenant cette certification dans la Région africaine de l’OMS après Maurice et l’Algérie, certifiés respectivement en 1973 et 2019", précise l’organisation. Au total, 43 pays et un territoire ont cette certification.
Paludisme : quels critères attestent de son éradication ?
La certification d’éradication est accordée lorsqu’un pays a démontré en s’appuyant sur des "données factuelles rigoureuses et crédibles que la chaîne de transmission autochtone du paludisme par les moustiques du genre Anopheles a été interrompue sur tout son territoire pendant au moins trois années consécutives", précise l’OMS. En parallèle, le pays doit également prouver qu’il est capable d’empêcher la reprise de la transmission.
Comment le Cap-Vert est parvenu à éradiquer le paludisme ?
Avant les années 1950, le paludisme circulait dans les dix îles composant l’archipel du Cap-Vert. "Grâce à l’utilisation ciblée d’une mesure comme la pulvérisation d’insecticide, le pays a éliminé le paludisme à deux reprises : en 1967 et en 1983, note l’organisation. Cependant, les défaillances survenues par la suite dans la lutte antivectorielle ont permis à la maladie de faire son retour." En 2007, la lutte contre la pathologie a été intégrée à la politique nationale. Un plan stratégique a été mis en place entre 2009 et 2013 avec plusieurs axes de travail : l’amélioration du diagnostic, les traitements précoces et le signalement de tous les cas avec enquête systématique. "Pour endiguer le flot de cas importés d’Afrique continentale, les voyageurs internationaux et les migrants ont été gratuitement testés et traités", complète l’OMS. Depuis le dernier pic de cas de paludisme à la fin des années 1980, le paludisme n’a plus circulé que dans deux îles : Santiago et Boa Vista, qui sont désormais toutes deux exemptes de paludisme depuis 2017. "La réussite du Cap-Vert est une lueur d’espoir pour la Région africaine et au-delà, se félicite Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Elle démontre qu’avec une volonté politique forte, des politiques efficaces, la mobilisation des communautés et la collaboration multisectorielle, l’élimination du paludisme est un objectif réalisable."
Qu’est-ce que le paludisme ?
Le paludisme est une maladie infectieuse due à plusieurs espèces de parasites appartenant au genre Plasmodium. "Le parasite est transmis à l’Homme par la piqûre de moustiques infectés, explique l’Institut Pasteur. Ces moustiques, ‘vecteurs’ du paludisme, appartiennent tous au genre Anopheles." La prévention passe par la protection contre les piqûres de moustique, notamment via les moustiquaires et les produits insecticides. Le continent africain est le plus touché par le paludisme : il représentait 95 % des cas de paludisme dans le monde et 96 % des décès liés à cette maladie en 2021.