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Etat post-traumatique

Attentats : l'onde de choc secoue les téléspectateurs

Par Bruno Martrette

Des chercheurs ont analysé les conséquences de l'exposition médiatique lors des attentats. Résultat, plus on regarde la télé et les infos, plus on s'expose au risque de stress post-traumatique.

Charles Krupa/AP/SIPA

A la suite des attentats du 11 septembre 2001, plus d'un million d'anciens fumeurs américains auraient repris le tabac. Le stress engendré par cet évènement en serait la cause principale. Des chercheursde l'Université de Californie à Irvine ont alors voulu savoir dans quelle mesure ce type d’images choc véhiculées par les télés pouvaient traumatiser les téléspectateurs?

Pour mener ces travaux, la chercheuse américaine E. Alison Holman et ses collègues ont suivi 4675 adultes pendant les deux à quatre semaines qui ont suivi l'édition 2013 du marathon de Boston. Cette épreuve sportive fut marquée par un attentat durant laquelle deux bombes ont explosé au milieu des participants et des spectateurs. 

Les explosifs avaient été placés près de la ligne d'arrivée et ont détonné à 13 secondes d'intervalle l'une de l'autre tuant trois personnes et en blessant 264 autres. Dans les minutes qui ont suivi, des images de désolation sur le lieu de la tragédie ont été diffusées en boucle sur la pupart des chaînes de télé. Les scientifiques ont alors analysé l'effet de ces images sur la santé mentale des différents participants à l'étude. Cela en fonction de leur exposition à l'évènement (exposition directe, à travers la télévision, les réseaux sociaux, la presse, ou la radio). 

Les individus qui ont été exposés à plus de six heures de couverture de médias lors de ces attentats étaient neuf fois plus susceptibles de déclarer une réaction aiguë à un facteur de stress, comparé aux personnes qui y avaient été exposées environ une heure par jour.

« Nous avons été très surpris de constater qu'un degré d'exposition répétée à des médias était fortement associé à des symptômes de stress aigu », a déclaré Alison E. Holman, principal auteur de l'étude. Et cette dernière de poursuivre en indiquant que, « nous pensons que l'exposition répétée à des images violentes ou à des sons maintient les événements traumatiques en vie chez une personne. S'en abreuver prolonge l'état de stress post-traumatique chez les personnes vulnérables, parfois jusqu'à 3 ans après la date du drame »

Parmi les séquelles constatées par les chercheurs, des flashbacks de la scène d'horreur qui reviennent sans cesse. A long terme, cela peut avoir des conséquences graves pour la santé mentale de ces personnes », conclut la chercheuse.
Conclusion de l'équipe américaine, les personnes touchées dans leur chair, comme les militaires sur les terrains de combat, ou les blessés lors d'attaques terroristes, ne sont les seules victimes de ces scènes d'horreur traumatisantes. L'état de stress post-traumatique va bien au-delà des premières victimes !