Le stress vécu durant l’enfance fait-il le lit de nombreuses maladies à l’âge adulte ? C’est ce qu’affirme une nouvelle étude publiée dans le Journal of the American Heart Association, qui invite les autorités à enseigner la gestion de l’anxiété dès l’adolescence pour préserver la santé des futures générations.
Le niveau de stress évalué à l’âge de 6, 13 et 24 ans en moyenne
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs américains ont examiné les données de 276 personnes ayant participé à une étude menée en Caroline du Sud entre 2003 et 2021. Les volontaires s'étaient inscrits enfants (âgés en moyenne de 6 ans) avec leurs parents, puis ont été suivis en tant qu'adolescents (13 ans) puis jeunes adultes (24 ans).
A chaque étape, leur anxiété a été mesurée via une échelle de stress sur 4 points, ainsi qu’un questionnaire sur leurs sentiments et pensées au cours du dernier mois. Les participants ont ainsi été classés en quatre groupes en fonction de leur perception du stress au fil du temps : "Un stress constamment élevé, une diminution du stress, une augmentation du stress, ou un stress constamment faible", peut-on lire dans un communiqué.
Les chercheurs ont ensuite évalué leur risque cardiométabolique à l’âge adulte, en mesurant l’épaisseur de l’artère cervicale, la pression artérielle systolique et diastolique, le poids, le pourcentage de graisse corporelle, ainsi que l’hémoglobine A1c, qui calcule le taux de glycémie.
Les enfants stressés sont plus à risque de maladies cardiométaboliques à l’âge adulte
Résultat, il est apparu qu’"un stress perçu comme constamment élevé depuis l’adolescence était associé à un plus grand risque de maladies cardiométaboliques à l’âge adulte". En cas de forte anxiété pendant leur jeunesse, les participants étaient en effet plus susceptibles d'avoir une mauvaise santé vasculaire (et donc de l’hypertension artérielle), davantage de graisse corporelle autour du ventre (qui est associée au diabète de type 2) et un risque accru d’obésité par rapport à ceux qui s’étaient sentis moins stressés. Sans surprise, l’association existait aussi pour les adultes : ceux qui disaient être les plus anxieux étaient les plus enclins à souffrir d'ennuis de santé cardiométaboliques.
"Les professionnels de la santé devraient envisager d’évaluer de manière précoce les niveaux de stress des patients, concluent les chercheurs. Ainsi, ceux qui ont des niveaux de stress plus élevés pourraient être identifiés et recevoir un traitement plus tôt." Agir contre le stress dès le plus jeune âge pourrait permettre de prévenir non seulement les maladies cardiométaboliques, mais aussi la dépression et le vieillissement, selon diverses recherches.