Une nouvelle preuve de l’intérêt vital des mammographies. Outre-Atlantique, la mortalité due au cancer du sein a drastiquement chuté au cours des dernières décennies, passant de 48 pour 100.000 femmes en 1975 à 27 pour 100.000 en 2019, grâce aux progrès des traitements et du dépistage. C’est la conclusion d’une récente étude publiée dans le Journal of the American Medical Association.
Le dépistage et le traitement associés à une baisse de la mortalité pour cancer du sein
Pour arriver à ces chiffres, les chercheurs de l’Ecole de médecine de l’Université de Stanford, en Californie, ont utilisé quatre modélisations du cancer du sein établies par le Cancer Intervention and Surveillance Network (CISNET). Celles-ci prenaient notamment en compte l’incidence de la maladie, la couverture de dépistage ou encore les avantages d’un traitement précoce, afin d’estimer le lien supposé entre la prise en charge et la réduction de la mortalité due au cancer du sein.
Les modèles statistiques ont révélé que 55 à 61 % de la baisse de la mortalité par cancer du sein entre 1975 et 2019 étaient "associés à des améliorations combinées du dépistage et du traitement", peut-on lire dans l’étude. Dans le détail, près de la moitié (47 %) de cette réduction était liée au traitement de la maladie prise à un stade précoce, tandis qu'un quart (25 %) était associé au dépistage par mammographie, et un autre quart (29 %) au traitement du cancer du sein métastatique, c’est-à-dire déjà avancé.
Détecté tôt, le cancer du sein guérit dans 9 cas sur 10
L’étude souligne toutefois que la réduction de la mortalité n’est pas répartie de manière égale entre toutes les patientes américaines. Ainsi, les populations rurales, noires et non assurées médicalement restent les plus exposées au risque de mourir d'un cancer du sein, bien plus que les personnes urbaines, blanches et assurées.
Pas moins d’une femme sur huit développe un cancer du sein au cours de sa vie, avec un risque particulièrement accru entre 50 et 74 ans, selon l’Assurance Maladie. Comme le suggère cette étude menée aux Etats-Unis, ce cancer guérit toutefois dans neuf cas sur dix lorsqu’il est détecté de manière précoce. Il n’empêche, en 2022, plus de la moitié des Françaises de 50 à 74 ans n’ont pas fait les mammographies et les examens pour dépister un éventuel cancer, d’après un récent sondage de la Ligue contre le Cancer.