Quatre ans après le début de l’épidémie de Covid-19, l’Observatoire régional de santé (ORS) Île-de-France publie un nouveau bilan.
"Quelles conséquences a eu le SARS-CoV-2 sur la population ? Quelles personnes ont été les plus vulnérables ? Quels ont été les territoires les plus touchés en Île-de-France ?", se sont interrogés les auteurs de l’enquête.
Covid-19 : l’Île-de-France durement touchée par l’épidémie
Mobilisant toutes les données disponibles, leur nouvelle étude décrit la chronologie de l’épidémie de Covid-19 en Île-de-France en termes d’hospitalisations, de dépistage et de mortalité. Elle emploie également des outils d’analyse spatio-temporelle et des modèles statistiques afin d’analyser les déterminants géographiques ou individuels des formes graves de la Covid-19.
Parmi les éléments à retenir, les chercheurs notent d’abord que l’Île-de-France a été durement touchée par l’épidémie, plus particulièrement durant la première vague (1er mars au 7 juin 2020) et la troisième vague (printemps 2021). Il y a par exemple eu 10.000 hospitalisations - dont 2.000 en réanimation - en Île-de-France la semaine du 30 mars, contre respectivement 23.000 et 4.500 pour l’ensemble de la France. `
Covid-19 : de fortes inégalités infra-territoriales de santé en Île-de-France
En 2020, l’Île-de-France comptait de ce fait un nombre de décès 20 % plus élevé par rapport aux années précédentes, et encore 9 % plus élevé en 2021 et 2022. "Les moins de 20 ans, plutôt peu sujets aux formes graves au début de l’épidémie, ont été hospitalisés à un niveau élevé de novembre 2021 à mars 2022", complètent les chercheurs.
Autre enseignement de l’enquête : de fortes inégalités infra-territoriales de santé ont été observées au plus fort de l’épidémie de Covid-19. En termes d’espérance de vie, la Seine-Saint-Denis a par exemple été très impactée, les femmes y résidant ayant perdu 1,5 an et les hommes 2,5 ans en 2020. En termes d’hospitalisations, le sud-est du Val-d’Oise et l’est de la Seine-Saint-Denis ont là aussi été fortement touchés, alors que le nord-est des Yvelines et l’est de l’Essonne l’ont été plus faiblement.
Covid-19 : les facteurs de risques aggravants en Île-de-France
Enfin, pour les hospitalisations ou le passage en réanimation à cause de la Covid-19, les auteurs de l’enquête ont établi que les facteurs de risques aggravants sont :
- Résidentiels, c’est-à-dire habiter une commune densément peuplée, défavorisée socialement, avec une part élevée de travailleurs-clés et de logements sur-occupés.
- Individuels, c’est-à-dire dépendant des caractéristiques physiques de chacun. "Ainsi être un homme âgé, en affection longue durée (ALD), jamais vacciné contre la Covid-19 et bénéficiaire de prestations sociales (AAH, C2S ou AME) augmentent considérablement le risque d’être hospitalisé", expliquent l’ORS Île-de-France.
Selon le dernier bilan de Santé Publique France sur la Covid-19, l’ensemble des indicateurs continuait de diminuer cette semaine dans notre pays, avec une circulation néanmoins toujours active du SARS-CoV-2.