2 à 3 % de la population générale sont concernés par des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), qui constituent ainsi la quatrième maladie psychiatrique la plus fréquente après les phobies, les addictions et les troubles dépressifs, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Les troubles obsessionnels compulsifs, une maladie handicapante et mortelle
Les TOC se caractérisent par la présence d’obsessions et/ou de compulsions, qui peuvent parfois durer plusieurs heures par jour. Cette maladie peut donc être très handicapante au quotidien. Mais, selon une nouvelle étude publiée dans la revue BMJ, les conséquences pourraient être plus graves. En effet, les chercheurs ont découvert que les patients qui souffrent de TOC auraient un risque de décès plus important.
Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont étudié les données de 61.378 patients atteints de TOC et 613.780 adultes qui n’en souffraient pas. En parallèle, ils ont aussi analysé les informations de 34.085 individus souffrant de TOC en les comparant à celles de leurs frères et sœurs, soit un groupe de 47.874 participants sans TOC. Ces données ont toutes été recueillies entre janvier 1973 et décembre 2020. Les participants étaient en moyenne suivis pendant huit ans.
Résultats : les personnes touchées par des troubles obsessionnels compulsifs présentaient un taux de mortalité plus élevé que celles qui n’en souffraient pas. Et, après ajustement des facteurs pouvant avoir un impact sur la mortalité (sexe, pays, année de naissance, éducation, etc.), les patients atteints de cette maladie psychiatrique avaient un risque de décès plus important de l’ordre de 82 %, quelle qu'en soit la cause.
TOC : des risques de décès plus élevés que les causes soient naturelles ou non
Les scientifiques ont différencié les causes naturelles de décès et celles qui ne l’étaient pas. Parmi les premières, les personnes présentaient un risque plus important de 31 % et, pour celles non naturelles, un risque multiplié par trois.
Dans le détail, les causes naturelles les plus meurtrières chez les personnes souffrant de TOC étaient :
- Les maladies respiratoires (73 %)
- Les troubles mentaux et comportementaux (58 %)
- Les maladies du système génito-urinaire (55 %), qui concernent les organes du système reproducteur et du système urinaire
- Les maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques (47 %)
- Les maladies de l’appareil circulatoire (33 %)
- Les maladies du système nerveux (21 %)
- Les maladies du système digestif (20 %)
Pour les causes non naturelles, le risque de décès par suicide est le plus élevé (multiplié par cinq comparativement aux personnes ne souffrant pas de TOC), suivi des accidents (92 % de risque supplémentaire).
Les auteurs précisent que l’étude est observationnelle, ce qui signifie que les liens entre les TOC et le risque de décès ne doivent pas être interprétés comme des causes. "Les maladies non transmissibles et les causes [non naturelles] de décès, notamment les suicides et les accidents, [sont largement impliqués] au risque de mortalité chez les personnes atteintes de TOC, indiquent les auteurs dans un communiqué. De meilleures stratégies de surveillance, de prévention et d'intervention précoce devraient être mises en œuvre pour réduire le risque [de décès] chez les personnes atteintes de TOC.”