Réduire la taille des verres pour diminuer la quantité d’alcool consommée. Selon une étude parue dans PLOS Medicine, cette stratégie porte ses fruits. Les auteurs, des chercheurs de l’université de Cambridge au Royaume-Uni, l’ont démontré dans une expérience menée dans des bars, des pubs et des restaurants.
Alcool : un essai sur la diminution des quantités proposées dans les bars et restaurants
En préambule de leur étude, ils expliquent ce qui les a conduit à réaliser cet essai. Ils sont d’abord partis d’un constat : des recherches précédentes ont montré que la réduction de la taille des portions de nourriture baisse la quantité de nourriture consommée par les gens. Cela leur a permis de soulever l'hypothèse suivante, la réduction de la taille des portions des boissons alcoolisées pourrait aider à diminuer la consommation d’alcool. "Nous avons demandé à 21 établissements agréés en Angleterre de supprimer leur plus grande portion de vin au verre (généralement 250 ml) des options disponibles pendant 4 semaines", expliquent les auteurs. Ces bars, pubs et restaurants ont ensuite transmis des informations sur le volume de vin vendu chaque jour, avant et pendant cette expérience. "Le retrait de la plus grande portion de vin au verre dans les établissements agréés a réduit le volume de vin vendu de 7,6 %", observent-ils. Aucune augmentation des ventes de bière et de cidre n’a été constatée.
Réduire la taille des verres diminue la quantité d’alcool consommée
Les auteurs remarquent une augmentation des ventes de petites portions de vin au verre soit généralement 125 ml et 175 ml, mais aucun impact sur les ventes de vin à la bouteille. "Malgré la diminution du volume de vin vendu, il n'y a eu aucun changement dans les revenus quotidiens, reflétant probablement une marge bénéficiaire accrue pour les petits verres de vin", constatent-ils. Pour les auteurs, cette étude montre que lorsque la plus grande portion de vin n’est pas disponible, les gens se tournent vers les tailles de verres plus petites et boivent finalement moins d’alcool. "Cela suggère qu'il s'agit d'une piste prometteuse pour réduire la consommation d'alcool au sein des populations, qui mérite d'être prise en compte dans le cadre de la réglementation sur les licences d'alcool", observent les chercheurs britanniques.
Alcool : il n’y a pas de consommation sans risque
Ils rappellent que la consommation d’alcool est le cinquième facteur de décès prématurés et de maladies dans le monde. En France, c’est la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac. La consommation d’alcool est associée à un risque de cancers, de maladies cardiovasculaires, de maladies digestives, d’accidents, de suicides et d’autres problèmes de santé. S’il n’y a pas de consommation d’alcool sans risque, depuis 2017, les autorités sanitaires conseillent de ne pas dépasser dix verres d’alcool par semaine, sans dépasser deux verres par jour et pas tous les jours.