On ne compte plus les travaux scientifiques, ici et là, qui montrent l’influence du microbiome intestinal – cet ensemble de micro-organismes (bactéries, champignons...) vivant dans nos entrailles – sur la santé globale d’une personne. Mais d’après une nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports, il en serait de même pour le microbiome... du sperme : celui-ci jouerait un rôle crucial dans la fertilité masculine.
Le microbiome du sperme peut avoir un impact direct sur la fertilité masculine
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs du département d’urologie de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) ont examiné les profils du microbiome du sperme chez 32 hommes ayant consulté pour une vasectomie ou une évaluation de leur fertilité, peut-on lire dans un communiqué.
Pour la première fois, ils ont constaté qu’un microbe en particulier, appelé Lactobacillus iners, pouvait avoir un "impact négatif direct sur la fertilité masculine". En effet, les hommes dont le microbiome en était le plus peuplé étaient les plus susceptibles de connaître des problèmes de motilité des spermatozoïdes. Et pour cause, selon les scientifiques qui se basent sur des travaux antérieurs : le microbe Lactobacillus iners produit de l’acide L-lactique qui, à haute concentration, peut "être pro-inflammatoire" et "nuire à la motilité des spermatozoïdes".
Vers de nouveaux traitements pour corriger les anomalies des spermatozoïdes ?
Ce n’est pas tout : l’étude a également révélé que "trois types de bactéries du groupe Pseudomonas étaient présents chez les patients présentant des concentrations de spermatozoïdes à la fois normales et anormales". Dans le détail, les patients montrant des concentrations anormales de spermatozoïdes présentaient des colonies abondantes de microbes appelés Pseudomonas fluorescens, mais très peu de Pseudomonas stutzeri. Les résultats indiquent ainsi que "même les microbes étroitement apparentés peuvent ne pas toujours avoir la même corrélation directe avec la fertilité".
D’après les chercheurs, l'exploration des fonctions de ces micro-organismes dans le sperme pourrait potentiellement "ouvrir la voie au développement de nouveaux traitements pour corriger tout problème associé aux paramètres des spermatozoïdes", comme la concentration ou la motilité.