Emmanuel Macron l’avait annoncé lors de sa conférence de presse le 16 janvier dernier : les franchises médicales vont augmenter. Lundi 22 janvier, le ministère de la santé a précisé les actes concernés et le délai d’application. "Les nouveaux montants des franchises et des participations forfaitaires devraient entrer en vigueur respectivement à la fin du mois de mars et d’ici début juin", indique le ministère dans un communiqué. Pour les différents actes et médicaments concernés, le chiffre va doubler.
Franchise médicale : quels sont les produits et les actes concernés ?
"La franchise médicale est une somme qui est déduite des remboursements effectués par votre caisse d'assurance maladie sur les médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires", précise l’Assurance Maladie. Dans le détail, le ministère annonce que les franchises des boîtes de médicament et des actes paramédicaux passent à 1 euro, celle sur les transports sanitaires à 4 euros, enfin celle concernant les actes et consultations réalisés par un médecin, les examens et analyses de biologie médicale à 2 euros. "Ces montants n’avaient pas été revalorisés depuis leur création en 2008 et 2004", affirme le ministère de la Santé.
Dans son communiqué, il précise que cette réforme est mise en place pour "poursuivre une prise en charge à 100 % dans les cas les plus graves et à la pointe de la recherche pour les maladies lourdes", et que pour atteindre cet objectif il est nécessaire de favoriser "une plus grande participation et responsabilisation des Français pour les maladies du quotidien". Lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron avait ainsi déclaré : "Dire qu’on va passer de 0,50 à 1 euro par boîte de médicaments, je n’ai pas le sentiment qu’on fait un crime terrible, mais je pense que ça responsabilise et que c’est une bonne mesure." Celle-ci devrait rapporter 800 millions d’euros.
Des exceptions à la hausse des franchises médicales
Le ministère de la santé ajoute que ces franchises et participations forfaitaires sont applicables à l’ensemble des assurés, "à l’exception des mineurs, des femmes qui bénéficient de l’assurance maternité, et des bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire". Cela ne s’applique pas aux transports d’urgence, ni aux médicaments ou aux actes prescrits pendant une hospitalisation. Aussi, le montant des franchises ne peut pas dépasser 50 euros par an. "Les patients ayant le plus fort recours aux soins, dont les montants de franchise sont déjà actuellement au plafond de 50€, ne paieront donc pas davantage", développe le ministère.
Franchise médicale : l'inquiétude des associations de patients
Du côté des associations, la mesure suscite plusieurs inquiétudes, dont celle d’un renoncement au soin. Au lendemain de l’allocution présidentielle, Gérard Raymond, président de France asso santé, avait alerté sur le risque d’une "double peine" pour les patients les plus précaires : "être malade et payer deux fois plus", dans une interview à France Info. "Ce n'est pas comme ça qu'on va responsabiliser les patients et les personnes qui ont besoin de soin", avait-il déclaré.