- L’atrophie corticale postérieure (APC), ou syndrome de Benson, est une forme de maladie neurodégénérative qui se manifeste en premier lieu par des troubles visuels et spatiaux. Cette affection est le plus souvent liée à la maladie d’Alzheimer (94 %), mais les capacités de mémoire du patient restent longtemps intactes.
- Parce que les premiers symptômes sont visuels, la plupart des personnes atteintes d’APC se tournent d’abord vers des ophtalmologistes, pas toujours capables de reconnaître la pathologie. Les patients restent donc non diagnostiqués, jusqu’à l’apparition des signes de déclin de la mémoire dans un délai d'un an ou deux après les premiers symptômes visuels.
- Une nouvelle étude suggère que, détectés tôt, ces symptômes visuels pourraient permettre de prédire le diagnostic de la maladie d’Alzheimer, et de la traiter plus rapidement.
L’atrophie corticale postérieure (APC), ou syndrome de Benson, est une forme de maladie neurodégénérative qui se manifeste en premier lieu par des troubles visuels et spatiaux. Contrairement aux malades d’Alzheimer, qui ont d’abord des problèmes de mémoire, "les patients atteints d'APC ont du mal à jauger les distances, à faire la distinction entre les objets en mouvement et les objets immobiles, et à accomplir des tâches comme l’écriture ou la conduite, et ce malgré une vue normale".
Détectés tôt, ces symptômes visuels et spatiaux permettraient pourtant de prédire l’apparition de la maladie d’Alzheimer, d’après une nouvelle étude publiée dans la revue The Lancet Neurology.
L'atrophie corticale postérieure et ses troubles visuels prédit à 94 % la maladie d'Alzheimer
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco (Etats-Unis) ont examiné les dossiers de 1.092 personnes atteintes d'APC de 16 pays et constaté qu'en moyenne, le syndrome commence à affecter les patients à l'âge de 59 ans. Soit cinq à six ans plus tôt que la plupart des patients touchés par la maladie d'Alzheimer – ce qui explique pourquoi l’APC n’est diagnostiquée qu’en moyenne 3,8 ans après l’apparition des premiers symptômes.
Au moment du diagnostic, 61 % d’entre eux ont montré une "dyspraxie constructive", c’est-à-dire une incapacité à copier ou à construire des diagrammes ou des figures simples ; 49 % avaient un "déficit de perception de l'espace", des difficultés à identifier l'emplacement de quelque chose qu'ils ont vu ; et 48 % souffraient d’une "simultanagnosie", une incapacité à percevoir visuellement plus d'un objet à la fois. En outre, 47 % ont rencontré des problèmes face aux calculs mathématiques de base, et 43 % avec la lecture.
"L'APC prédit de manière écrasante la maladie d'Alzheimer, peut-on lire dans un communiqué. Quelque 94 % des patients atteints d'APC avaient la maladie d'Alzheimer et les 6 % restants souffraient d’affections [neurodégénératives] telles que la maladie à corps de Lewy et la dégénérescence lobaire frontotemporale."
Reconnaître l'atrophie corticale postérieure pour poser le bon diagnostic
Parce que les premiers symptômes sont visuels, la plupart des personnes atteintes d’APC se tournent d’abord vers des ophtalmologistes, pas toujours capables de reconnaître la pathologie. Non diagnostiqués, nombreux sont les patients qui finissent alors par présenter des signes de déclin de la mémoire dans un délai d'un an ou deux après les premiers symptômes visuels... En considérant les troubles de la vision comme des signes avant-coureurs de l’Alzheimer, il serait donc possible de détecter et traiter précocement la maladie.
"Il est essentiel, concluent les chercheurs, que les médecins apprennent à reconnaître le syndrome de l’APC afin que les patients puissent recevoir le bon diagnostic." Et par conséquent les bons soins, à commencer par les traitements permettant d’améliorer les symptômes de la maladie d’Alzheimer.