"J’ai compris en quelques secondes que Clémentine allait avoir besoin que je sois à ses côtés. Personne d’autre que moi ne pouvait tenir ce rôle. (...) Pour moi, c’était clair, il n’y avait pas d’autres choix. Dans le mot ’aidant’, il n’y a qu’une seule lettre de différence avec le mot ’aimant’, et c’est comme ça que j’ai voulu accompagner ma femme."
Au cours d’une interview de Léa Salamé dans la matinale de France Inter, le mari de Clémentine Vergnaud a livré un témoignage poignant sur la façon dont il a accompagné jusqu’au bout la journaliste décédée d’un cancer des voies biliaires en décembre.
Cancer : "ne pas rester avec Clémentine Vergnaud jusqu’à son décès était inconcevable"
Grégoire Lecalot raconte d’abord que ne pas rester avec sa femme jusqu’à son décès était "inconcevable" : "ça aurait été comme abandonner quelqu’un qui fait naufrage", explique-t-il. Néanmoins, endosser ce rôle d’aidant n’a pas été "une décision facile à prendre pour autant", car "cela posait beaucoup de questions".
Le jeune homme a aussi évoqué ses angoisses concernant l’après. "Je n’ai jamais osé lui dire que j’avais peur de rester seul dans un appartement que je ne pourrais pas payer, d’être obligé de déménager, en plus de subir sa perte. Elle a tout organisé pour que ça ne se passe pas comme ça", témoigne-t-il.
L’annonce de l’arrêt des traitements de Clémentine Vergnaud a aussi été on ne peut plus difficile. "Elle a ressenti un grand soulagement. Elle s’est dit, enfin, j’ai le droit de ne plus avoir ce visage de courage", se rappelle son mari au bord des larmes. Mais "pour moi, voir une jeune femme de 31 ans ressentir un tel soulagement parce qu’on lui dit qu’elle va mourir, c’est pas possible", confie-t-il.
Diagnostiquée en juin 2022, Clémentine Vergnaud a réalisé 6 podcasts intitulés "Ma vie face au cancer : le journal de Clémentine". Mis en ligne à titre posthume, ils ont été écoutés par des milliers de Français.
Qu'est-ce que le cancer des voies biliaires dont est morte Clémentine Vergnaud ?
Le cancer des voies biliaires, aussi appelé "cholangiocarcinome", est une tumeur maligne rare développée à partir des voies biliaires intra ou extra hépatiques.
"Les symptômes sont souvent tardifs (le cancer peut se développer longtemps avant de donner des symptômes) et peu spécifiques (ces symptômes peuvent se voir dans beaucoup d’autres maladies non tumorales)", explique le CHU de Lyon sur son site.
Lorsque la tumeur se développe, elle peut obstruer la lumière des voies biliaires et déclencher une jaunisse. Mais c’est souvent une importante fatigue, un amaigrissement inexpliqué, des douleurs abdominales prédominant du côté droit associés à une augmentation de taille du foie (hépatomégalie) qui sont les premières manifestations de la maladie.
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