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Scolarité

Plus on est éduqué, moins on a de chances de mourir

Par Stanislas Deve

Des chercheurs ont mis en évidence que chaque année supplémentaire de scolarité permettait de réduire le risque de décès à l'âge adulte.

dolgachov / istock
Quel que soit l’âge, le sexe, le lieu d’habitation ou le milieu social, les personnes qui ont été le plus longtemps sur les bancs de l’école ont tendance à mourir plus tard que les autres, selon une nouvelle étude.
Le risque de mourir était ainsi réduit de 13 % pour les enfants qui avaient fait 6 ans d’école primaire, de 25 % pour ceux qui avaient obtenu leur diplôme d'études secondaires, et de 34 % pour ceux qui avaient totalisé 18 ans de scolarité.
Les jeunes tirent le plus parti des avantages de l’école mais "ceux qui ont plus de 50 ans et même 70 ans bénéficient toujours des effets protecteurs de l'éducation", selon l’étude. Par ailleurs, les chercheurs ont constaté que les années de scolarité ont autant d’effets sur la santé dans les pays riches que dans les pays pauvres.

L’éducation sauve des vies, littéralement. Quel que soit l’âge, le sexe, le lieu d’habitation ou le milieu social, les personnes qui ont été le plus longtemps sur les bancs de l’école ont tendance à mourir plus tard que les autres. C’est la conclusion d’une vaste étude tout juste publiée dans la revue The Lancet Public Health.

Chaque année d'éducation supplémentaire réduit la mortalité de 2 %

Pour arriver à ce constat, les chercheurs du Center for Global Health Inequalities Research (CHAIN) à l’Université norvégienne des sciences et de la technologie (NTNU) ont examiné plus de 10.000 points de données issus de 59 pays et recueillis à partir de 600 articles. L’objectif, établir le potentiel lien entre le niveau d’instruction et la mortalité.

L’équipe a d’abord observé que "le risque de décès diminu[ait] de 2 % avec chaque année supplémentaire d’éducation", peut-on lire dans un communiqué. Ainsi, les enfants ayant terminé six ans d'école primaire avaient un risque de décès plus faible de 13 % en moyenne. Les chances de mourir étaient réduites de près de 25 % pour ceux qui avaient obtenu leur diplôme d'études secondaires (après le lycée), et même de 34 % pour les jeunes qui, au total, comptabilisaient dix-huit années de scolarité, dont trois d’études supérieures.

Les bénéfices de l’école comparables à une alimentation saine

En comparant les effets de l’instruction à d’autres facteurs de risque tels qu’une mauvaise alimentation, le tabagisme ou encore la surconsommation d’alcool, les chercheurs ont constaté plus ou moins le même impact sur la santé. Par exemple, le fait de n’être jamais allé à l’école serait aussi mauvais que de boire cinq boissons alcoolisées ou plus par jour, ou de fumer dix cigarettes par jour pendant 10 ans. À l’inverse, les bénéfices de dix-huit années de scolarité (par opposition à aucune instruction) seraient comparables à ceux d’une alimentation riche en légumes (versus aucun légume).

Si ce sont les jeunes qui tirent le plus parti des avantages de l’école, "ceux qui ont plus de 50 ans et même 70 ans bénéficient toujours des effets protecteurs de l'éducation", précise l’étude. En outre, les chercheurs n'ont trouvé aucune différence significative entre les pays qui ont atteint différents stades de développement : les années de scolarité sont tout autant efficaces dans les pays riches que dans les pays pauvres.

"Un bon niveau d'éducation conduit à un meilleur emploi, à un revenu plus élevé, à un meilleur accès aux soins. Cela aide à prendre soin de sa propre santé, observe la chercheuse Mirza Balaj, autrice principale de l’étude. Les personnes très instruites ont aussi tendance à développer un plus grand nombre de ressources sociales et psychologiques qui contribuent à leur santé."