Pouvez-vous marcher un kilomètre ? Votre réponse à cette question peut révéler des indices sur votre futur risque de fractures. En effet, une étude du Garvan Institute of Medical Research et publiée dans la revue JAMA Network Open, révèle qu'interroger les patients de plus de 45 ans sur leurs capacités de marche pourrait permettre aux médecins d'identifier ceux qui ont un risque accru de fracture.
La difficulté à marcher contribue à 60 % des fractures
Pour leur recherche sur le lien entre les aptitudes de marche et la santé osseuse, les scientifiques ont examiné les données de près de 267.000 adultes âgés de 45 ans et plus vivant en Nouvelle-Galles du Sud (Australie). Les volontaires devaient indiquer si des problèmes de santé limitaient leur capacité à marcher sur différentes distances. Au cours des 5 années suivantes, l'équipe a relevé la fréquence des fractures dans le groupe.
Les résultats montrent qu'un participant sur cinq a signalé avoir du mal à marcher 1 km ou plus. De plus, ces personnes étaient plus susceptibles de subir une fracture pendant l'étude. Par exemple, les femmes qui indiquaient avoir "beaucoup" de mal à marcher un kilomètre, avaient un risque de fracture 60 % plus élevé que celles sans problème. Pour les hommes, le risque accru était supérieur à 100 %.
Environ 60 % de toutes les fractures étaient attribuables à un certain niveau de limitation de la marche. "Le lien est resté fort même après avoir pris en compte d'autres facteurs comme l'âge, les chutes, les fractures antérieures et le poids, et les résultats étaient cohérents sur différents sites de fracture comme les hanches, les vertèbres, les bras et les jambes", précise le communiqué.
Capacité de marche et fracture : un outil de dépistage des risques efficace ?
Pour les chercheurs, demander aux patients s'ils ont des difficultés à marcher un kilomètre pourrait aider à identifier les personnes à risque et pouvant bénéficier d'un dépistage de la densité osseuse ou d'un traitement préventif.
"L'évaluation du risque de fracture repose généralement sur un test de densité osseuse, que de nombreuses personnes n'ont pas eu en voyant leur médecin", indique l'auteure principale de l'étude, la professeure Jacqueline Center, responsable du laboratoire d'études cliniques et d'épidémiologie au Garvan Institute of Medical Research, dans un communiqué. "Poser des questions sur la capacité à marcher ne prend que quelques secondes et pourrait être un moyen gratuit et non-invasif de savoir si quelqu'un a besoin de faire vérifier la santé de ses os."
Son équipe reconnaît que la limitation de la marche peut avoir de nombreuses causes au-delà de la faiblesse des os comme des maladies cardiaques ou l'arthrite. Cependant, avoir des difficultés à se déplacer, même sur de courtes distances, semble étroitement lié au risque de fracture.
"Nous espérons que ces résultats encourageront les médecins à considérer la capacité de marcher comme un signal d'alarme pour d'éventuels problèmes de santé osseuse. Pour les patients, si vous ne pouvez pas marcher confortablement un kilomètre entier, il peut être sage de demander à votre médecin de faire vérifier vos os", conclut la Dr Dana Bliuc qui a également travaillé sur cette étude.