Une véritable prouesse médicale... et familiale. En Espagne, une femme a donné naissance à son premier enfant grâce à une greffe de l’utérus de sa propre mère. Le bébé, un petit garçon nommé Manuel, est né à Barcelone le 2 janvier, en bonne santé. Une situation "incroyable, choquante et étrange", selon les mots de la maman, rapportés par le média espagnol TV3 CAT dans un article repéré en premier par le quotidien régional L'Indépendant.
Le syndrome de Rokitansky, ou l’absence d’utérus
Mayra, la mère, est atteinte du syndrome de Rokitansky ou MRKH, une "affection congénitale caractérisée par l’absence d’utérus et d’au moins les deux tiers supérieurs du vagin", selon la Haute autorité de santé (HAS). Une malformation qui touche 1 femme sur 5.000. Sachant qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfant, Mayra s’est tournée vers l’Hôpital Clinic de Barcelone qui organisait un programme de naissances de cinq bébés issus d’utérus transplantés. Elle a alors convaincu sa mère de faire don de son utérus.
Au cours d’une opération de plus de dix heures, un robot chirurgical a extrait l’utérus, puis l’a ensuite greffé à la future maman, avec succès, après quatre heures d’intervention supplémentaires. Une fois l’utérus implanté, Mayra a reçu six embryons par fécondation in vitro et est tombée enceinte. La suite, une grossesse classique – pendant laquelle la mère disait régulièrement à son bébé "J’étais là-dedans aussi, tout ira bien", raconte-t-elle à TV3 CAT – et un accouchement par césarienne programmée, sans complication.
Trois naissances grâce à des greffes d’utérus en France
En Espagne, c’est la deuxième fois qu’une mère donne naissance grâce à une greffe d’utérus. Mais selon le média national, c’est la première fois que la donneuse est la grand-mère du bébé. En France, la première greffe du genre a été réalisée en 2019 dans les Hauts-de-Seine : grâce au don d’utérus de sa génitrice, la mère avait pu donner naissance à une fille deux ans plus tard.
Depuis, deux autres Françaises, également nées sans utérus, ont pu mettre au monde leur enfant, grâce à une greffe de l’utérus de leurs sœurs. Pour ce type de greffe, être de la même famille augmente en effet les chances de comptabilité, et donc de non-rejet.
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