Des scientifiques de l'université de Zurich ont réussi à identifier les plus anciens génomes connus de la bactérie Treponema pallidum à partir d'un ensemble de restes humains datant d’environ 2.000 ans.
Les corps ont été découverts à Jabuticabeira II, le long de la côte brésilienne. Grâce à des techniques de pointe, l'équipe est parvenue à reconstituer les génomes des bactéries Treponema pallidum sur 4 individus.
Il existe trois sous-espèces de Treponema pallidum, chacune causant une maladie différente : le pian, la béjel et la syphilis.
4 corps atteints de "syphilis endémique non vénérienne"
Les scientifiques indiquent que la bactérie identifiée était liée au bejel, également connu sous le nom de "syphilis endémique non vénérienne", une maladie qui provoque des lésions de la peau et des os. Néanmoins, cette recherche pourrait contribuer à faire la lumière sur la forme sexuellement transmissible de la syphilis.
"La datation permet de constater que les souches responsables de la syphilis vénérienne ont évolué plus tard que les souches responsables de la béjel", a déclaré à Verena Schünemann, directrice de la recherche sur les corps et membre de l'Institut de médecine évolutive de l'Université de Zurich.
Plus important encore, l'étude prouve sans équivoque que les maladies tréponémiques étaient présentes sur le continent américain avant la colonisation européenne. "Il semble plus probable que cette famille bactérienne [était] déjà répandue dans le monde avant que Christophe Colomb ne navigue vers les Amériques", conclut Verena Schünemann.
Son rapport est publié dans la revue Nature.
Les cas de syphilis vénérienne explosent en France
Le dernier rapport de Santé Publique France montre que la syphilis vénérienne est loin d’avoir disparue en France. Le nombre de cas a littéralement explosé entre 2020 et 2022 : + 110 %.
Chez les personnes atteintes d’une syphilis non traitée, la maladie évolue au fils du temps. Les symptômes sont propres à chacune de ces phases (chancre, roséole, syphilides...) et peuvent parfois être difficiles à détecter.
Le diagnostic repose sur des tests sérologiques.