De nombreuses personnes utilisent les antidiabétiques à base de sémanglitude, vendus sous les noms Ozempic ou Wegovy, pour perdre du poids. Mais une nouvelle étude, publiée le 23 janvier 2024 sur Epic Research, montre que le médicament ne serait pas véritablement “miraculeux” pour certains utilisateurs. 17,7 % des patients ayant pris le médicament dans l’optique d’affiner leur silhouette, ont retrouvé leur poids d’origine, sinon plus, lorsqu’ils ont cessé de suivre le traitement.
Ozempic : près une personne sur 5 reprend le poids perdu
Dans des travaux parus en avril 2023, l’équipe avait démontré que les patients prenant les doses recommandées d’Ozempic (sémanglitude) pendant 60 semaines (un peu plus d’un an) perdaient entre 8 % et 11 % de leur poids initial. Cependant, certains participants grossissaient à nouveau lorsqu’ils stoppaient le traitement. Pour évaluer les effets de l’arrêt du sémaglitude, les chercheurs ont étudié les dossiers de 20.274 patients à qui un médecin avait prescrit l’injection, et qui avaient alors perdu plus de deux kilos.
Si une majorité (56,2 %) des anciens utilisateurs sont restés à peu près au même poids ou ont continué à perdre des kilos, 17,7 % des participants ont repris l’ensemble des kilos perdus, ou même dépassé leur poids initial, un an après l’arrêt du médicament. Par ailleurs, 26 % des personnes ayant pris de l’Ozempic, ont regagné au moins 25 % du poids perdu.
Les chercheurs ont également étudié les effets des injections de Liraglutide, autre traitement anti-diabète parfois utilisé pour perdre du poids. Ils ont fait un constat similaire. 18,7 % des anciens utilisateurs avaient récupéré tous leurs kilos perdus, voire plus, après l’arrêt du médicament.
Sémaglitude : attention aux effets indésirables
La molécule sémaglitude, présente dans l’Ozempic et le Wegovy, est un analogue du GLP-1, une hormone jouant un rôle important dans la régulation du glucose et de l'appétit. Elle stimule la sécrétion d’insuline et déclenche une réaction qui fait croire au cerveau que l’estomac est plein et qu’il n’est plus nécessaire de manger. En plus d’aider à réguler la glycémie, ce mécanisme favorise la perte de poids. Ce qui a attiré l’attention des personnes non-diabétiques désireuses d’affiner leur silhouette.
En mars 2023, l’Assurance Maladie avait d'ailleurs confirmé la persistance d'un usage détourné de l’Ozempic et des autres antidiabétiques similaires pour perdre du poids. Cette situation a fait naître de nombreuses craintes chez les professionnels de santé comme la pénurie du médicament pour les patients diabétiques. Par ailleurs, reprendre le poids perdu avec le traitement n'est pas le seul risque pour ses utilisateurs. Ce médicament peut entraîner des effets indésirables potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Assurance Maladie ont ainsi rappelé à plusieurs reprises au cours de l’année 2023 que "sa prescription doit être strictement réservée aux patients atteints de diabète de type 2" et suivie par un médecin.