- Le stress et la qualité du sommeil seraient les deux facteurs les plus importants pour expliquer les migraines, selon une nouvelle étude.
- La qualité de sommeil perçue compte davantage que celle réelle.
- Les crises de céphalées d’une migraine peuvent être modérées à sévères et durent - sans traitement ou avec un traitement inefficace - entre 4 et 72 heures.
La migraine concerne 20 % des femmes, 10 % des hommes et 5 % des enfants, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Il s’agit de crises répétées se manifestant essentiellement par de pénibles maux de tête qui peuvent durer entre 4 et 72 heures. Ces dernières arrivent souvent sans crier gare. Mais des chercheurs de l'école de santé publique Johns Hopkins Bloomberg et des National Institutes of Health du Maryland, aux États-Unis ont pu identifier les deux éléments qui peuvent favoriser leur survenue le lendemain.
Migraine : quels sont les facteurs déclenchants ?
Ces crises migraineuses sont la conséquence d'une hyperexcitabilité électrique des neurones, d’après l’Assurance Maladie, qui serait elle-même liée à une prédisposition génétique, modulée par des facteurs environnementaux comme les hormones, un excès ou un manque de sommeil, le stress, l'alimentation, une chute brutale de la pression atmosphérique…
Mais pour les auteurs de la nouvelle étude publiée dans la revue Neurology, seuls deux facteurs seraient réellement importants : la qualité du sommeil et le stress ressenti la veille d’une migraine. Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont analysé les données de 477 personnes (61 % de femmes) âgées de 7 à 84 ans, dont la moitié avait des antécédents de migraines.
Pendant deux semaines, ceux-ci ont dû remplir un journal de leurs maux de tête - disponible par une application - pour évaluer leur état émotionnel 4 fois par jour entre 7h00 et 22h00. L'humeur, l’énergie, l'anxiété, le stress et la qualité du sommeil y étaient renseignés, de manière subjective donc puisque auto-déclarative. En parallèle, la qualité de leur sommeil et leur activité physique était aussi analysées chaque jour de manière objective, via des appareils d'actigraphie (mesure des mouvements du corps, NDLR).
La qualité du sommeil perçue plus importante que celle réelle
Les scientifiques ont ainsi observé deux facteurs particulièrement importants pour le développement des migraines :
- Une mauvaise qualité de sommeil perçue (c’est-à-dire déclarée par les participants eux-mêmes) la veille était associée à un plus grand risque de souffrir de migraine le lendemain.
- Les personnes qui avaient un fort stress ainsi que des niveaux d’énergie très élevés la veille avaient également plus de risque d’avoir une migraine l’après-midi ou le soir suivant.
"Étonnamment, nous n'avons trouvé aucun lien entre les symptômes d'anxiété et de dépression d'une personne [et le risque de souffrir de migraine], indique le Dr Kathleen R. Merikangas, auteure de l’étude, dans un communiqué. Le plus intéressant, c’est que les maux de tête étaient associés à la qualité du sommeil auto-évaluée plutôt qu’aux mesures réelles des habitudes de sommeil."
En effet, les chercheurs ont observé que les mesures objectives du sommeil, avec les appareils d'actigraphie, étaient moins associées à des maux de tête que celles subjectives, que les participants autodéclarent. “Cela met en évidence l’importance de la perception des états physiques et émotionnels dans les causes sous-jacentes de la migraine”, souligne le Dr Kathleen R. Merikangas.