- Le cancer colorectal est l'un des cancers les plus fréquents et représente la 2e cause de décès par cancer en France.
- Une protéine du système immunitaire, appelée Ku70, peut être manipulée via des médicaments pour aider à vaincre ce cancer.
- Selon les chercheurs, elle pourrait également servir de biomarqueur dans le cadre des dépistages.
Le cancer colorectal, qui se développe au niveau de la muqueuse du côlon ou du rectum, fait de nombreuses victimes dans l’Hexagone. Avec 47.582 nouveaux cas en 2023 et 17.117 décès en 2018, il s'agit d'un des cancers les plus fréquents (3e rang chez l’homme et 2e chez la femme) et représente la 2e cause de décès par cancer, selon Santé Publique France. Mais, une découverte, présentée dans la revue Science Advances le 26 janvier 2024, offre un nouvel espoir aux malades.
Une protéine du système immunitaire peut être manipulée pour aider à vaincre le cancer du côlon, selon une nouvelle recherche de l'Université nationale australienne (ANU).
Cancer du côlon : une protéine modifiée pour "refroidir" les cellules malignes
Lors de ses travaux, le Dr Abhimanu Pandey d'ANU a remarqué que la protéine, connue sous le nom de Ku70, peut être activée comme un interrupteur en utilisant une combinaison de médicaments. Or, lorsque cette dernière est "allumée", elle agit comme un système de surveillance et est capable de détecter les signes d'ADN abîmés dans nos cellules.
"L'ADN est le code génétique de la vie. Un ADN endommagé est un signe de danger qui peut transformer des cellules saines en cellules cancéreuses", explique le scientifique.
L’expert et son équipe ont réussi à démontrer que la protéine Ku70 peut "refroidir les cellules cancéreuses et éliminer l'ADN endommagé". Elle les empêche ainsi de devenir plus agressives et de se propager dans tout le corps en les désactivant ou en les maintenant dans un état dormant. "Les composants thérapeutiques ciblant la protéine Ku70 pourraient améliorer les résultats du traitement du cancer", écrivent les auteurs dans leur article.
Dépistage du cancer colorectal : la protéine Ku70 pourrait l’améliorer
En plus d’être un potentiel élément d'un traitement contre le cancer colorectal, la protéine Ku70 pourrait améliorer le dépistage des tumeurs malignes. Les chercheurs proposent d’inclure la vérification de son taux dans les polypes précancéreux pour évaluer les risques de développer la maladie.
"Notre recherche montre que Ku70 est un bon biomarqueur immunitaire. Ce qui signifie qu'il nous aide pour prédire qui s'en sortira après avoir reçu un diagnostic de cancer de l'intestin", explique le professeur Si Ming Man de l’ANU dans un communiqué.
L’équipe profite de la publication de ses travaux pour rappeler l’importance du dépistage. "Nous savons que la détection et le traitement précoces sont essentiels pour vaincre non seulement le cancer de l'intestin, mais aussi potentiellement d'autres cancers", précise l’expert.
En France, le programme de dépistage du cancer colorectal repose sur un test de recherche de sang dans les selles à faire chez soi puis à envoyer pour analyse. Les femmes et les hommes, de 50 à 74 ans, sont invités tous les 2 ans par courrier à le faire. Lorsqu'un cancer colorectal est détecté à un stade précoce, la survie à 5 ans dépasse 90 %.