- 5 à 10 % des Français souffrent d'une addiction au sexe.
- Cette pathologie a été reconnue officiellement il y a peu par l'OMS.
- Une nouvelle étude a démontré que les personnes dépendantes du sexe ont tendance à avoir plus de difficultés à contrôler leurs émotions lorsqu'elles sont contrariées.
Une étude révèle que les personnes dépendantes du sexe ont tendance à avoir plus de difficultés à contrôler leurs émotions lorsqu'elles sont contrariées.
L'article délivrant ces conclusions a été publié dans la revue Archives of Sexual Behavior.
Qu'est-ce que l'addiction au sexe ?
Contrairement à une expression sexuelle saine, l’addiction au sexe est souvent motivée par le besoin d'échapper à un inconfort ou à un stress émotionnel plutôt que par un désir d'intimité ou de plaisir.
Le passage à l’acte sexuel est considéré comme un trouble psychiatrique lorsque ce comportement devient dévorant et interfère de manière substantielle avec la vie quotidienne. Selon l'Organisation mondiale de la Santé et le DSM-5 (cinquième et dernière édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et des troubles psychiatriques), qui l’ont reconnue il y a peu comme une véritable maladie, l’addiction au sexe est "caractérisée par une perte de contrôle intense à résister à des impulsions ou à des besoins sexuels répétitifs, générant du stress et des déficiences", chez l'individu concerné.
Le rôle des émotions dans l'addiction au sexe
L'étude a porté sur 915 travailleurs américains qui ont reçu chacun 5 dollars pour répondre à l'enquête. L'âge moyen des participants était de 39 ans, allant de 18 à 72 ans, et 45 % d'entre eux étaient des femmes.
Les participants ont été soumis à diverse évaluations :
- évaluation de l’addiction au sexe (Compulsive Sexual Behavior Inventory-13) ;
- évaluation de la religiosité ;
- évaluation de l'attachement émotionnel (Attachment Style Questionnaire) ;
- évaluation des difficultés à réguler les émotions (Difficulties with Emotion Regulation Scale).
Les résultats ont montré que les personnes non hétérosexuelles et celles qui sont les plus religieuses semblaient plus enclines à des comportements sexuels compulsifs.
Les comportements sexuels compulsifs ont aussi été positivement associés à des difficultés à réguler les émotions.
Les personnes ayant des comportements sexuels compulsifs plus prononcés ont également tendance à présenter de l’anxiété et de l’évitement.
"Les futures recherches sur l’addiction au sexe devraient tenir compte du rôle significatif des vulnérabilités dans la régulation des émotions", concluent les auteurs de l'étude.
L'addiction au sexe concerne 5 à 10 % de la population.