Chips, pain au chocolat, bonbons… Lorsque l’on essaye de perdre du poids, il est difficile de ne pas céder à la tentation et de se jeter sur des aliments gras et sucrés. En plus d’augmenter l’apport calorique, ces écarts peuvent être frustrants, démoralisants et conduire certaines personnes à abandonner leurs objectifs. "Les efforts visant à comprendre et à prévenir ce découragement n’ont reçu pratiquement aucune attention. L’autocompassion a un fort potentiel pour promouvoir des réponses adaptées à ces écarts, car elle recadre 'l’échec' et favorise l’autoamélioration", ont indiqué des chercheurs de l’université Drexel (États-Unis).
Analyser les effets de l’autocompassion dans le cadre d’une perte de poids
Dans une étude, ils ont voulu examiner si le fait d’être indulgent avec soi-même après avoir mangé des aliments gras et sucrés réduisait la probabilité de faire un autre écart le même jour. "Nous avons également analysé si les facettes de l'autocompassion, y compris le fait de se traiter comme on le ferait avec un ami, la compréhension que tout le monde a des difficultés et la pleine conscience (soit la conscience sans jugement des pensées et des sentiments) sont associées à ce résultat."
Pour les besoins des travaux, l’équipe a collecté les données de 140 adultes qui tentaient de perdre du poids grâce à un programme en groupe, dont le but était de modifier leur mode de vie. Les participants ont répondu à des questionnaires plusieurs fois par jour pour indiquer s'ils avaient mangé plus que prévu, un aliment qu'ils n'avaient pas prévu de consommer ou à un moment auquel ils n'avaient pas prévu et comment ils réagissaient après cet écart. Les scientifiques ont également posé des questions sur leur humeur et leur capacité à maîtriser leur comportement alimentaire et sportif.
Perte de poids : l’autocompassion aide à "reprendre plus rapidement la poursuite de leurs objectifs"
Selon les résultats, publiés dans la revue Appetite, lorsque les volontaires avaient des réactions plus compatissantes envers eux-mêmes après leur écart, ils rapportaient une meilleure humeur et une meilleure maîtrise de leur comportement alimentaire et sportif dans les heures qui ont suivi. Ainsi, l’autocompassion peut aider les personnes à adopter des habitudes alimentaires plus saines en les aidant à être moins démoralisées après les écarts.
"Le chemin qui mène à l’atteinte d’objectifs difficiles, notamment la perte de poids, est semé d’embûches. Pratiquer l'autocompassion aide les gens à faire face aux pensées et aux sentiments autodestructeurs en réponse aux écarts, de sorte qu'ils soient moins affaiblis par ceux-ci. En retour, ils peuvent reprendre plus rapidement la poursuite de leurs objectifs. (…) La prochaine fois que vous ressentirez le besoin de vous critiquer pour votre comportement alimentaire, essayez plutôt de vous parler avec gentillesse, comme si vous parliez à un ami ou à un proche", a déclaré Charlotte Hagerman, auteure principale de l’étude.
L’équipe espère que ces résultats mèneront à des interventions plus efficaces qui aideront les personnes à faire preuve d’autocompassion dans les moments où elles font des écarts. Les auteurs comptent également étudier les meilleures stratégies pour enseigner aux patients comment faire preuve d’une véritable compassion envers soi-même, en réduisant l’auto-accusation et la critique.