"Nous pouvons maintenant dire à nos patients que ce médicament non seulement retarde les récidives, mais les aide également à vivre plus longtemps." À l’occasion d’un congrès de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) fin janvier, des chercheurs ont présenté les résultats prometteurs d’un traitement d’immunothérapie post-opératoire chez des patients atteints d’un cancer du rein : le pembrolizumab. "Une première" depuis 50 ans.
Une augmentation de la survie globale des patients atteints de cancer du rein
Pour arriver à ces conclusions, l’équipe du Dana-Farber Cancer Institute, l'un des principaux centres mondiaux de recherche et de traitement du cancer, s’est appuyée sur un essai clinique international mené sur 994 patients atteints d’un carcinome à cellules claires, le type le plus fréquent de cancer du rein. Tous avaient subi une ablation du rein cancéreux dans les 12 semaines précédant l’étude, et présentaient un haut risque de récidive et donc de métastases.
Une fois toutes les trois semaines pendant environ un an, les participants recevaient soit un placebo, soit du pembrolizumab, un médicament d’immunothérapie qui aide à libérer les lymphocytes T du système immunitaire pour lutter contre la tumeur. Après plus de 4 mois de suivi, le pembrolizumab a été associé à une réduction de 38 % du risque de décès par rapport au placebo.
"Les avantages globaux de survie du pembrolizumab étaient constants entre les sous-groupes, indépendamment du stade de la tumeur, de la stratification du risque, des biomarqueurs immunologiques et d'autres caractéristiques", peut-on lire dans un communiqué. Si aucun décès lié au pembrolizumab n'a été signalé, environ 18 % des patients ont toutefois arrêté le traitement à cause d'effets secondaires associés au médicament.
Le pembrolizumab efficace après la chirurgie d’un cancer du rein
"Nos résultats montrent que le pembrolizumab ne retarde pas seulement la récurrence du cancer, il prolonge aussi la survie", note le chercheur Toni Choueiri, en charge des travaux. C’est "une première depuis 1973", date du premier essai contrôlé randomisé d'un traitement dit adjuvant (c’est-à-dire destiné à améliorer l'efficacité du traitement primaire, en l’occurrence une chirurgie) sur des patients atteints d'un cancer du rein. Plus de 12.000 d’entre eux ont été étudiés depuis 50 ans par les chercheurs de l’ASCO.
Avec le pembrolizumab comme "norme de soins" pour ce groupe de patients, le chercheur compte maintenant déterminer si le traitement peut être "amélioré en combinant le pembrolizumab avec l'inhibiteur de HIF-2 belzutifan", un autre médicament utilisé pour traiter le carcinome à cellules rénales.
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