Le dernier article de l’Ined (Institut national d'études démographiques) a comparé la fécondité des hommes à celle des femmes et publie ainsi de nouveaux chiffres français sur le sujet.
"En 2021, l’âge moyen à la parentalité est de près de trois ans plus élevé chez les hommes, ce qui fait écho à la différence d’âge au moment de la mise en couple", peut-on d’abord lire dans le rapport. "L’indicateur conjoncturel de fécondité des hommes est supérieur à celui des femmes et cela depuis 2010, mais la descendance finale des hommes nés en 1961 (1,96) est légèrement inférieure à celle des femmes de la même génération (2,09)" développent les auteurs.
La fécondité des hommes a dépassé celle des femmes
En France, l’indicateur conjoncturel de fécondité était de 1,87 enfant par homme et 1,84 enfant par femme en 2021. Mesurée sur la même plage d’âges (18-50 ans), la fécondité des hommes est égale à celle des femmes, et ce depuis 2014.
Cependant, pour des raisons biologiques et sociales, les périodes de fécondité diffèrent entre les deux sexes : si l’on prend en compte l’ensemble de la vie féconde des hommes (18-60 ans) et pour les femmes (15-50 ans), on constate que la fécondité masculine dépasse celle des femmes depuis 2010. "Cette évolution est principalement due à la fécondité masculine au-delà de 50 ans. Cette différence est aussi possible du fait du décalage d’âge à la fécondité des femmes et des hommes et donc des effectifs respectifs différents – ayant un effet sur le calcul des taux", analysent les experts.
Par ailleurs, les profils de fécondité par âge des hommes et des femmes sont différents, même entre 18 et 50 ans. L’écart d’âge à la naissance de leurs enfants entre les hommes et les femmes reste stable entre 2000 et 2021 : il est proche de trois ans. Il est principalement lié à la différence d’âge au moment de la mise en couple. Il varie en revanche en fonction de l’âge de la mère à la naissance : proche de 5 ans lorsque la mère a moins de 20 ans, il diminue et s’approche de 0 à mesure que l’âge de la mère à la naissance de l’enfant augmente. Cette différence d’âge des parents à la naissance de l’enfant diminue légèrement depuis 2000, et cela à tous les âges.
Dernier enseignement de l’enquête : pour les hommes comme pour les femmes, l’évolution des profils de fécondité par âge au cours des vingt dernières années est marquée par le vieillissement du calendrier de la fécondité et une baisse de la natalité.
Fécondité : "il est difficile de prédire ce que seront les effets de long terme du vieillissement du calendrier des naissances"
"Il est difficile de prédire ce que seront les effets de long terme du vieillissement du calendrier des naissances : retarder le moment d’avoir des enfants n’induit pas nécessairement une réduction du nombre d’enfants en fin de vie féconde, en particulier chez les hommes parmi lesquelles les contraintes biologiques sont moindres" estime l’Ined. "L’avenir dira si les hommes nés au début des années 1970 auront à terme une descendance égale, voire supérieure, à celle des femmes des mêmes générations", conclut le centre de recherche.
Les indicateurs de cet article s’appuient sur les taux de fécondité par âge des femmes et des hommes publiés annuellement par l’Insee.