Les femmes passent rapidement de la consommation de la cocaïne à l’addiction, essayent cette drogue dure à un plus jeune âge, consomment de plus grandes quantités de drogue, ressentent des effets subjectifs plus positifs de la cocaïne, ont une incidence plus élevée de rechute pendant le sevrage et de souffrir d’overdose. C’est qu’ont révélé de précédentes recherches.
Addiction : l’œstradiol renforce la récompense conditionnée par la cocaïne
Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université du Texas à Arlington (États-Unis) ont reproduit ces effets sur des rats mâles et femelles. "Ces derniers ont été placés à trois reprises avec des rongeurs du même sexe dans un environnement à température et humidité contrôlées, selon un cycle lumière/obscurité inversé de 12 heures, les lumières étant allumées à 19 h et éteintes à 7 h. Tous les animaux ont eu libre accès à la nourriture et à l'eau pendant toute la durée de l’intervention, où ils ont reçu de la cocaïne (5, 10 ou 15 mg/kg) ou à une solution saline", peut-on lire dans les travaux.
D’après les résultats, parus dans la revue Pharmacology Biochemistry and Behavior, une sensibilité accrue et ainsi une vulnérabilité des femelles à la dépendance à la cocaïne, qui fluctuent en fonction de l'étape de leur cycle de reproduction, ont été observées. En outre, les travaux ont confirmé que l’œstradiol, une hormone sexuelle féminine, était un médiateur clé des effets mentionnés de la cocaïne chez les femmes et les rats femelles. Pour la première fois, l’équipe a montré que cette hormone agissait sur la récompense conditionnée par la cocaïne.
"Les fluctuations des niveaux d'hormones rendent les femmes plus sensibles aux effets de la cocaïne"
"Cette recherche nous permet de mieux comprendre comment le cerveau réagit à la cocaïne. Elle comble une lacune importante dans la connaissance de la toxicomanie et fournit un lien crucial pour comprendre comment les fluctuations des niveaux d'hormones rendent les femmes plus sensibles aux effets gratifiants de la cocaïne", a déclaré Linda Perrotti, professeure à l’université du Texas et auteure de l'étude, dans un communiqué.