Santé publique France présente les premiers résultats de ses travaux concernant l’impact de la pollution de l’air dans les établissements scolaires sur l’asthme des enfants de 6 à 11 ans.
"Ces travaux inédits permettent d’estimer que plusieurs dizaines de milliers de cas d’asthme chez les enfants seraient évitables chaque année en France via une réduction des expositions au formaldéhyde et aux moisissures dans les salles de classe", résument les auteurs au début de leur nouveau rapport.
Les dernières données dans les écoles françaises publiées par l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) ont indiqué la présence de divers polluants ainsi qu’un mauvais renouvellement de l’air dans les salles de classe.
Pollution de l'air et asthme chez les enfants : l'impact du formaldéhyde
Dans ce contexte, Santé publique France a mené une étude qui permet de disposer d’une estimation précise de l’impact sur l’asthme de l’enfant de l’exposition à deux polluants présents dans les salles de classe : le formaldéhyde – en tant que traceur d’une exposition plus globale aux composés organiques volatils - et les moisissures.
Selon les conclusions de l’agence de santé, près de 30.000 cas d’asthme seraient ainsi évitables chaque année chez les écoliers par une réduction des expositions au formaldéhyde, et près de 12.000 cas de sifflements seraient évitables en éradiquant la présence des moisissures visibles dans les salles de classes.
"Cette étude met en lumière l’importance de poursuivre les actions d’amélioration de la qualité de l’air au sein des établissements scolaires", estime Santé Publique France.
"Ces actions nécessitent la prise en compte de ces enjeux de manière coordonnée entre les différents acteurs, notamment entre les collectivités territoriales et le ministère de l’Éducation nationale", analysent les experts.
Pollution de l'air dans les classes : que faire pour éviter l'asthme ?
Selon eux, l’intégration de critères sanitaires et environnementaux dans le choix des matériaux, meubles ou fournitures scolaires utilisés dans les salles de classe pourrait par exemple limiter l’exposition au formaldéhyde ou à d’autres composés organiques volatils. L’entretien des systèmes de ventilation et l’aménagement des salles de classe pourraient aussi permettre de diminuer la pollution de l’air présente dans ces structures.
"Par ailleurs, l’étude montre une nouvelle fois l’intérêt sur un plan sanitaire d’aérer les salles de classe pour diminuer l’exposition aux polluants de l’air intérieur, geste qui avait été rappelé comme essentiel en milieu scolaire lors de l’épidémie de Covid", souligne l’enquête. "Enfin, cette étude conforte l’intérêt d’une surveillance réglementaire de la qualité de l’air de ces établissements", conclut-elle.
Des travaux complémentaires sont en cours pour évaluer si des déclinaisons locales des tendances présentées dans cet article sont possibles.