Entre les jeux et les promenades, avoir un chien conduit à bouger plus, nous le savons intuitivement. Mais cela est encore plus vrai pour les enfants, selon des chercheurs du Telethon Kids Institute et de l'Université d'Australie occidentale. Leur étude longitudinale confirme un lien évident entre l'acquisition ou la perte de l’animal de la famille et le niveau d'activité physique entrepris des plus jeunes membres. L’impact était encore plus visible chez les filles.
Chien : il favorise une hausse d’activité physique chez les enfants
"Je voulais spécifiquement examiner les effets longitudinaux de la possession d'un chien afin que nous puissions voir s'il y avait des changements dans les comportements de mouvement des enfants après l'ajout d'un chien à la maison", explique la chercheuse principale Emma Adams dont le travail est paru dans la revue International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity le 30 janvier 2024.
Son équipe a ainsi suivi 600 enfants sur une période de trois ans. La moitié d’entre eux n’avaient pas de chien pendant l’expérience. En revanche, 204 jeunes volontaires en avaient un durant les trois années étudiées. De plus, 58 ont eu leur compagnon à quatre pattes au cours de la période examinée et 31 l’ont perdu.
L’analyse a mis en lumière une augmentation significative de l'activité physique quotidienne chez les enfants dont les familles ont adopté la bête au cours de la période. En revanche, ceux qui ont perdu leur compagnon affichaient une forte baisse d'activité.
"Les résultats ont été particulièrement visibles chez les filles, celles qui ont eu un chien ont augmenté leur activité et leurs jeux d'intensité lumineuse de près d'une heure par jour (52 minutes). D'un autre côté, il y a eu une baisse marquée de l'activité et des jeux d'intensité lumineuse chez les filles, qui ont vécu la perte de leur chien, avec une baisse d'activité de 62 minutes par jour", précise la scientifique dans un communiqué.
"Avoir un chien implique de nombreuses responsabilités"
Avoir un compagnon à quatre pattes conduit les enfants à avoir plus d’activités physiques non structurées comme jouer dans la cour, aller au parc, marcher avec l'animal. "Nous avons donc pu voir que les changements dans l'activité physique provenaient en fait de l'ajout de ces activités liées aux chiens", confirme Emma Adams. Ils avaient en moyenne sept "séances" hebdomadaires supplémentaires (d'activités physiques non structurées) par rapport à ceux qui n'en possédaient pas.
Par ailleurs, les petits participants qui avaient perdu leur ami à poils, présentaient un repli de leur activités physiques non structurées de 10,2 séances par semaine pour les filles et de 7,7 séances hebdomadaires pour les garçons.
"Ces résultats montrent que la possession d'un chien peut avoir une influence positive sur l'activité physique des enfants et que nous commençons à constater ces avantages dès la petite enfance, explique l’experte. Il est important de noter que nous ne disons pas aux familles de simplement sortir et de prendre un chien : avoir un chien implique de nombreuses responsabilités et ne conviendra pas à tout le monde. Il s'agit plutôt d'encourager les familles qui ont déjà un animal à utiliser davantage ce mécanisme pour encourager l'activité physique de leur enfant, car tous les enfants qui ont un chien, ne marchent pas et ne jouent pas forcément avec”.