- Toutes les quatre minutes dans le monde, une petite fille subit une excision.
- Une nouvelle structure destinée à prendre en charge les femmes victimes d’excision vient d’ouvrir dans le Nord de la France.
- "Le SAFE propose une prise en charge globale (gynécologique, sexologique, psychologique et sociale) adaptée à chaque patiente, ainsi que des groupes de parole", expliquent les membres de la nouvelle structure.
Une nouvelle structure destinée à prendre en charge les femmes victimes d’excision vient d’ouvrir dans le Nord de la France.
"Après plusieurs années d’expérimentations et de formations, c’est à l’occasion de la journée mondiale des mutilations sexuelles féminines (6 février) que le Groupement des hôpitaux de l’Institut Catholique de Lille (GHICL) annonce l’ouverture au grand public du SAFE, dirigée par le Docteur Estelle Declas, gynécologue à l’hôpital Saint Vincent de Paul", peut-on lire dans un communiqué.
Excision : une prise en charge multidisciplinaire des femmes victimes
En 2021, le GHICL a identifié une forte problématique dans les Hauts-de-France, à savoir l’absence de prise en charge globale pour les femmes excisées. Ainsi, une équipe a été formée pendant deux ans afin de créer un Service d’Aide aux Femmes Excisées (SAFE), qui ouvre officiellement ses portes au grand public en janvier 2024.
"L’une de nos patientes a dû être prise en charge à Paris puisqu’il n’y avait pas de Centre Pluridisciplinaire dans les Hauts-de-France. A la suite de cela, nous avons décidé de lancer la création du SAFE au sein du GHICL. Je me suis formée en 2021 et 2022 à Angers sur le sujet de l’excision et aujourd’hui, environ 50 % de mon travail est dédié à la prise en charge des femmes excisées dans le Nord de la France", raconte la Docteur Estelle Declas.
Le SAFE est une unité qui propose une prise en charge complète des patientes victimes d’une mutilation sexuelle féminine. "En effet, au-delà de l’aspect chirurgical, les femmes victimes de ces maltraitances ont également besoin d’un accompagnement pluridisciplinaire. C’est pourquoi Le SAFE propose une prise en charge globale (gynécologique, sexologique, psychologique et sociale) adaptée à chaque patiente, ainsi que des groupes de parole", expliquent les membres de la nouvelle structure.
Dans le cadre de la mise en place progressive de l’unité, une vingtaine de victimes ont d’ores et déjà été prises en charge depuis 2021. Sept d’entre elles ont été opérées. À terme, le SAFE souhaite se développer et aller plus loin, en créant dans les Hauts-de-France un espace dédié aux femmes et aux maltraitances qu’elles peuvent subir.
Une petite fille subit une excision toutes les quatre minutes dans le monde
Toutes les quatre minutes dans le monde, une petite fille subit une excision.
Mutilée à l’âge de 5 ans, Halimata avait raconté son traumatisme dans nos colonnes l’année dernière. "Elle a sorti un couteau et ce fut le début du cauchemar. La sorcière attrapa mon clitoris et le coupa plusieurs fois. Je hurlais de douleur et le sang giclait. J’essayais de me débattre mais on me tenait les jambes, les bras et la tête pour éviter que je bouge. De retour à la maison familiale, je ne pouvais pas m’asseoir."