- En France, la séparation parentale se traduit par une réduction de 19 % du niveau de vie économique des enfants au cours de l’année de la rupture.
- Les transferts sociaux et fiscaux, les pensions alimentaires versées, les reprises d’activité et les remises en couple amortissent cette baisse.
- Après une séparation, 60 % des enfants déménagent.
Infidélité, comportements excessifs, intrusion de la belle-famille… Ces différentes raisons peuvent inciter un couple à se séparer ou à divorcer. Problème : les enfants subissent les conséquences fâcheuses de cette rupture. C’est qu’a récemment signalé une étude de France Stratégie, un organisme rattaché à Matignon, en partenariat avec l’Ined. Ces travaux ont été menés auprès de 36.000 enfants français issus de ménages modestes ou aisés, en résidence alternée ou vivant principalement avec un de leurs parents, en famille monoparentale ou recomposée. Les jeunes participants ont été suivis entre 2011 et 2019.
Une perte économique de 19 % au cours de l’année de la séparation parentale
Selon les résultats, la séparation parentale se traduit par une réduction de niveau de vie marquée et durable pour les enfants. Dans le détail, cette baisse était, en moyenne, de 19 % l’année de la rupture et 12 % cinq ans après. Cette perte économique était plus forte lorsque les jeunes vivaient avec leur mère. L’écart entre le niveau de vie des enfants concernés et celui des enfants dont les parents sont restés ensemble "est de 20 % l’année de la séparation pour les enfants issus du cinquième des ménages les plus aisés, contre 6 % pour les enfants issus du cinquième des ménages les plus modestes. Cet écart diminue mais ne se résorbe pas avec le temps."
Pensions alimentaires, transferts fiscaux : des facteurs jouent un rôle d’amortisseur très important
L’étude montre que le taux de pauvreté double et atteint 29 % l’année de la séparation. Cinq ans après la rupture, il est estimé à 21 %. Lorsque les parents rompent, le risque d’entrée en pauvreté augmente, notamment pour les enfants de ménages au niveau de vie intermédiaire avant la séparation. Les taux atteignent des niveaux très élevés pour les jeunes issus de familles nombreuses. Cependant, certains facteurs, tels que les transferts sociaux et fiscaux, les pensions alimentaires versées, les reprises d’activité et les remises en couple (qui ne concernent que 30 % des enfants six ans après la séparation) amortissent la baisse de niveau de vie des enfants.
Six enfants sur dix déménagent après la rupture
Autre point soulevé par les chercheurs : six enfants sur dix déménagent dans les trois ans qui suivent la séparation, dont 38 % l’année de la rupture. Les enfants qui vivent avec leur mère sont les plus concernés. "Après la séparation, moins d’enfants vivent dans un logement dont l’un des parents est propriétaire, et davantage dans un logement social, notamment pour ceux qui vivent avec leur mère."