"Détecter précocement la sclérose en plaques et mieux surveiller sa progression." Des chercheurs de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, en Suisse, ont mis au point une nouvelle procédure d'imagerie par résonance magnétique (IRM) capable d’évaluer la gravité et la progression de la maladie auto-immune avec une fiabilité et une précision jamais égalées auparavant. Leurs travaux ont été publiés dans les revues Science Advances et Magnetic Resonance in Medicine.
Cartographier les graines de myéline pour diagnostiquer la sclérose en plaques
Une des caractéristiques clés de la sclérose en plaques (SEP) est qu’elle amène le système immunitaire du patient à attaquer et détruire les gaines de myéline du système nerveux central. A l’image d’un revêtement plastique autour d’un fil de cuivre, ces gaines de protection isolent les fibres nerveuses et garantissent que les impulsions électriques se déplacent efficacement d’une cellule nerveuse à l’autre. Si elles sont endommagées ou deviennent trop minces, cela peut entraîner des troubles irréversibles de la vision, du langage, de la coordination des mouvements...
Alors que, jusqu’à présent, il n’était pas possible de visualiser suffisamment bien les graines de myéline pour diagnostiquer la SEP, la nouvelle méthode d’IRM permet de les cartographier avec plus de précision que jamais. Et pour cause, elle mesure directement la quantité de myéline présente dans les différentes zones du cerveau, en apposant des valeurs numériques sur les imageries.
Pour une détection précoce de la sclérose en plaques
"Le chiffre 8, par exemple, signifie que la teneur en myéline à ce stade n'est que de 8 % d'une valeur maximale de 100, ce qui indique un amincissement significatif des gaines de myéline", peut-on lire dans un communiqué. Concrètement, "plus la zone est foncée et plus le nombre dans l'image est petit, plus les gaines ont été réduites". En utilisant cette technique à l’avenir, les médecins pourraient détecter précocement la SEP et ainsi mieux surveiller la progression de la maladie. Sans compter le développement potentiel de nouveaux médicaments que cela rend possible.
Les chercheurs ont déjà testé avec succès leur procédure d'IRM sur des échantillons de tissus provenant de patients atteints de SEP et sur deux personnes en bonne santé. Ils prévoient désormais de l’expérimenter sur des patients touchés par la maladie auto-immune. Pour rappel, pas moins de 110.000 personnes sont concernées en France par la SEP, qui constitue la première cause de handicap sévère non traumatique chez les jeunes adultes.