Contrairement à ce que font circuler certains préjugés sur les règles, une nouvelle étude indique que le cycle menstruel n’a aucun impact sur les capacités cognitives des femmes.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont constitué une cohorte. Toutes les participantes incluses dedans étaient des femmes âgées de 18 à 35 ans n'utilisant pas de contraception hormonale, ne présentant pas de problèmes de santé sous-jacents et ayant un cycle menstruel d'une durée comprise entre 21 et 35 jours.
Impact du cycle menstruel sur les capacités cognitives : deux expériences faites sur les femmes
Dans une première expérience, les participantes ont effectué un exercice de mémoire verbale et ont testé leur capacité à tourner mentalement l'image d'un objet en 2 ou en 3 dimensions. Les tests se sont faits à domicile pendant 80 jours (soit pendant deux à trois cycles menstruels).
Dans une autre expérience, les participantes ont effectué des sessions d’exercices dans un laboratoire informatique soit pendant leurs règles, soit deux à trois jours avant l'ovulation, soit une semaine avant leurs prochaines règles. Cette fois, les tests évaluaient la fluidité verbale, l’orientation et la capacité à tourner mentalement l'image d'un objet. Des échantillons de salive ont aussi été prélevés à chaque examen pour évaluer les niveaux d'hormones.
A l’origine, les scientifiques pensaient que les performances verbales s'amélioreraient pendant le cycle menstruel et que les performances spatiales seraient altérées pendant les phases péri-ovulatoires ou lutéales.
Mais les résultats obtenus après analyses démontrent qu'il existe une "cohérence substantielle" dans les performances verbales et spatiales des femmes incluses dans l’étude, ce qui indique que le cycle menstruel n'a pas d'effet sur ces compétences.
"Les performances verbales et spatiales restent stables pendant le cycle menstruel"
"Nous concluons que les performances verbales et spatiales restent relativement stables tout au long du cycle menstruel chez les femmes", écrivent les chercheurs dans leur rapport. "Les associations entre les performances verbales et spatiales et les hormones ovariennes sont probablement faibles", ajoutent-ils.
"Ces résultats ne signifient pas que ces hormones n'ont aucune importance pour la cognition", nuance cependant Liisa Galea, professeur de l'université de Toronto et autrice de la recherche. "Cela nous indique simplement qu'au cours d'un cycle menstruel normal, nous n'observons pas ce type d'effets", termine-t-elle.
Son étude est publiée dans la revue Neuropsychopharmacology.