L’œsophagite à éosinophiles est une maladie inflammatoire chronique qui endommage l’œsophage. Chez les personnes atteintes d'œsophagite à éosinophiles, la paroi de ce long tube musculaire, qui transporte les aliments de la bouche à l’estomac, est enflammée, ce qui peut provoquer des lésions et un rétrécissement de la gorge. Son incidence est en hausse et les taux sont les plus élevés en Amérique du Nord et en Europe. "On ne sait pas si l'augmentation du nombre de cas détectés est due à une meilleure prise de conscience ou si elle reflète une véritable augmentation de la maladie dans nos communautés", ont déclaré des chercheurs de l’université de Calgary à Alberta (Canada).
Œsophagite à éosinophiles : 75 % des patients présentaient au moins une allergie
Bien que cette pathologie puisse toucher tout le monde, le risque est plus élevé chez les enfants âgés de 5 à 14 ans et les adultes âgés de 20 à 45 ans. Cette dernière est trois à quatre fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes, selon une récente étude publiée dans la revue Canadian Medical Association Journal. Dans ces travaux, l’équipe a examiné les données récentes relatives à l'œsophagite à éosinophiles ainsi que les recommandations concernant sa prise en charge.
Selon les résultats, les difficultés à avaler et les aliments coincés dans l'œsophage sont les symptômes les plus courants chez les adolescents et les adultes. Quant aux enfants, ils sont plus susceptibles de souffrir de douleurs abdominales, de brûlures d'estomac/reflux, d'une diminution de l'appétit, d'une toux chronique, de vomissements ou d'un retard de croissance. Les scientifiques ont constaté que 75 % des patients présentaient au moins une affection atopique, telle que des allergies alimentaires, de l'asthme ou de l'eczéma.
Changements alimentaires, médicaments, dilatation de l'œsophage : une approche à multiples facettes
"Le diagnostic de cette maladie inflammatoire chronique repose sur les antécédents du patient et sur quatre à six biopsies œsophagiennes prélevées à au moins deux endroits lors d'une gastroscopie/endoscopie", a indiqué l’équipe. En ce qui concerne la prise en charge, elle repose sur la suppression de certains aliments de son alimentation, la prise de médicaments "en conjonction avec une dilatation de l'œsophage si nécessaire pour traiter et prévenir les obstructions alimentaires."
"Les troubles du comportement alimentaire peuvent être difficiles à différencier de l'œsophagite à éosinophiles car les comportements alimentaires restrictifs, y compris le dégoût vis-à-vis des aliments, l'anxiété à l'heure des repas et les problèmes de mastication, sont une caractéristique potentielle des deux affections. Un historique alimentaire détaillé est essentiel pour déchiffrer les types d'aliments que le patient évite et pourquoi. Les patients souffrant d'œsophagite à éosinophiles peuvent éviter de consommer de la viande et du pain en raison de précédents épisodes d'étouffement, tandis que les patients souffrant de TCA peuvent le faire en raison de leur contenu calorique", ont précisé Milli Gupta et Michelle Grinman, auteurs principaux de l’étude.