- Alors qu’aucune des femmes ne souffrait d’une maladie cardiovasculaire au moment de l’inscription, 134 des participantes en sont mortes au cours de l’étude.
- Les femmes infectées par le papillomavirus avaient un risque plus élevé d'avoir des artères bouchées, de mourir d'une maladie cardiaque et d’un accident vasculaire cérébral.
- "Le virus crée une inflammation dans les vaisseaux sanguins, contribuant au blocage et à l'endommagement des artères et augmentant le risque de maladie cardiovasculaire", selon les auteurs.
"L'infection à haut risque par le virus du papillome humain (HR-HPV), un facteur de risque bien établi du cancer du col de l'utérus, pourrait également contribuer à l'accumulation de plaques dangereuses dans les artères. Cependant, son lien avec la mortalité cardiovasculaire reste incertaine", ont indiqué des chercheurs de l'université Sungkyunkwan à Séoul (Corée). C’est pourquoi ils ont décidé de réaliser une étude publiée dans la revue European Heart Journal.
Papillomavirus : un risque 4 fois plus élevé d'avoir des artères bouchées
Dans le cadre des travaux, l’équipe a recruté 163.250 femmes coréennes jeunes ou d’âge moyen qui ne souffraient d’aucune maladie cardiovasculaire lors de l’inscription. Les participantes ont réalisé divers tests de dépistage, notamment un dépistage cervical de 13 souches de papillomavirus à haut risque. Durant un suivi de 17 ans, les volontaires revenaient pour faire des bilans de santé tous les ans ou tous les deux ans. Les scientifiques ont pu combiner les données sur les résultats du test HPV chez les patientes avec les données nationales sur les décès dus aux maladies cardiovasculaires, notamment les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux.
Au cours de l’étude, 134 décès liés à des maladies cardiovasculaires ont été enregistrés. Selon les résultats, les femmes infectées par le papillomavirus avaient un risque 3,91 fois plus élevé d'avoir des artères bouchées et un risque 3,74 fois plus élevé de mourir d'une maladie cardiaque. Elles étaient également six fois plus susceptibles de mourir d’un accident vasculaire cérébral. Les auteurs ont constaté que le risque était encore plus élevé chez les patientes présentant une infection à papillomavirus humain et souffrant d’obésité.
Le papillomavirus "crée une inflammation dans les vaisseaux sanguins"
"Il se pourrait que le virus crée une inflammation dans les vaisseaux sanguins, contribuant au blocage et à l'endommagement des artères et augmentant le risque de maladie cardiovasculaire. (…) Cette étude met en évidence l'importance de soins complets pour les patients infectés par le papillomavirus. Les cliniciens doivent surveiller leur santé cardiovasculaire, en particulier ceux souffrant d'obésité ou d'autres facteurs de risque", a conclu Hae Suk Cheong, auteur principal des recherches.
L’équipe estime que des travaux supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si une infection à papillomavirus humain a des effets similaires sur les hommes et pour voir si le vaccin contre le HPV peut prévenir les décès dus aux maladies cardiaques.