Actuellement en France, la vaccination HPV n’est possible jusqu’à 26 ans que pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes.
Dans une lettre ouverte, une cinquantaine de sociétés savantes, d’associations et de groupements demandent à étendre cette possibilité à tous les jeunes Français afin d’accélérer l’élimination des cancers liés aux papillomavirus.
"Nous appelons les autorités de santé à ouvrir la vaccination HPV jusqu’à 26 ans révolus afin de protéger toutes nos jeunes générations contre des cancers (col de l’utérus, vagin, vulve, anus, pénis, ORL) et des maladies évitables", peut-on lire dans leur communiqué de presse.
HPV : quels sont les arguments en faveur de la vaccination pour tous jusqu’à 26 ans ?
Pour appuyer leur demande, plusieurs arguments sont évoqués par le collectif :
- chaque année, 250.000 jeunes filles et plus de 350.000 garçons passent le cap des 20 ans et ne pourront plus bénéficier de la vaccination HPV.
- Il existe un retard cumulé de 4 millions de non vaccinés chez les 20-26 ans, population qui a pâti d’une défiance vaccinale importante et qui n’a pas pu bénéficier des dispositifs récents mis en place en France pour permettre un accès et une information facilitée à la vaccination HPV.
- La vaccination de tous les jeunes adultes jusqu’à 26 ans permettrait également d’assurer l’équité des genres et la désexualisation de la vaccination HPV.
Les signataires avancent également des données scientifiques pour justifier leur démarche. "Une étude récente montre que 35 % des hommes entre 25 et 29 ans sont infectés par l’HPV2. Il s’agit de la tranche d’âge dans laquelle la prévalence des infections HPV est la plus élevée. Ainsi, il nous parait essentiel de prévenir ce pic d’infection en vaccinant hommes et femmes jusqu’à 26 ans révolus", écrivent-ils. "Par ailleurs, l’efficacité de la vaccination dans cette tranche d’âge est étudiée et prouvée. En Suède, les femmes vaccinées entre 20 et 30 ans avaient un risque réduit de 62 % de développer un cancer du col de l’utérus en comparaison des femmes non vaccinées", ajoutent-ils.
HPV : où en est la campagne de vaccination dans les collèges ?
"L‘élimination des cancers et maladies liées aux HPV est à portée de main en France", terminent les experts. "L’année 2023 marque incontestablement un tournant dans le programme de vaccination HPV dans notre pays, avec la mise en place d’un parcours vaccinal solide et pérenne", concluent-ils.
Selon les derniers chiffres obtenus hier par l’AFP, environ 10 % des élèves de 5e ont reçu leur première dose de vaccin contre le papillomavirus.