- Des chercheurs ont découvert que la façon dont nos pupilles réagissent peut différencier les personnes souffrant de dépression des individus ayant une bonne santé mentale.
- "L'un des principaux objectifs de mon équipe est d'améliorer les diagnostics en psychiatrie, c’est-à-dire de les rendre plus objectifs et plus causals grâce à des tests physiologiques", explique l'auteur de l'étude.
- Le trouble dépressif caractérisé touche tous les âges de la vie et concerne environ 15 à 20 % de la population générale.
Dans une étude récente menée par des scientifiques de l'Institut Max Planck, des chercheurs ont découvert que la façon dont nos pupilles réagissent peut différencier les personnes souffrant de dépression des individus ayant une bonne santé mentale.
"L'un des principaux objectifs de mon équipe est d'améliorer les diagnostics en psychiatrie, c’est-à-dire de les rendre plus objectifs et plus causals grâce à des tests physiologiques", explique Victor Spoormaker, auteur de l'étude et chef du laboratoire de psychophysiologie à l'Institut Max Planck. "En ce sens, la pupillométrie présente l'avantage d'être très précise", poursuit-il.
Dépression : les malades ont une plus petite dilatation des pupilles
Après un processus de sélection qui a exclu les personnes sous antidépresseurs ou dont les données médicales étaient incomplètes, son équipe s'est concentrée sur 40 participants dépressifs non médicamentés et 30 témoins sains.
Le cœur de la recherche résidait dans une tâche spécialement conçue pour mesurer les réactions des pupilles des participants lorsqu'ils anticipaient des récompenses, une donnée reflétant des situations de la vie quotidienne qui provoquent de l'excitation ou du plaisir.
Les résultats ont révélé que les participants souffrant de dépression présentaient une dilatation des pupilles significativement plus faible que le groupe de contrôle. Cette faiblesse était encore plus prononcée chez ceux qui souffraient des plus importants symptômes dépressifs, ce qui indique une corrélation directe entre la sévérité de la maladie psychiatrique et l’apparence des yeux.
"La diminution de la réaction de la pupille était particulièrement visible chez les patients dépressifs qui ne pouvaient plus ressentir de plaisir et qui n’avaient plus d’énergie", précise Andy Brendler, chercheur en psychiatrie et co-auteur de la recherche.
Ces découvertes nécessitent d’être testées sur des cohortes plus importantes et plus diversifiées pour généraliser les résultats à différentes populations et à différents stades de la dépression.
"La dépression est un trouble mental très hétérogène avec des symptômes très différents", termine Victor Spoormaker. "Il est important d'être plus précis quant aux processus physiologiques qui sont affectés chez un individu présentant une humeur dépressive, afin que nous puissions mieux sélectionner le traitement adapté", conclut-il.
La dépression concerne 15 à 20 % de la population générale
Le trouble dépressif caractérisé touche tous les âges de la vie et concerne environ 15 à 20 % de la population générale. "Il faut distinguer l’épisode dépressif des fluctuations ordinaires de l’humeur. En cas d’épisode dépressif, l’humeur dépressive est présente la plus grande partie de la journée, tous les jours et pendant au moins deux semaines", précise l’OMS.
D’autres symptômes sont également présents, notamment :
-Des difficultés de concentration ;
-Des sentiments de culpabilité excessive ou de faible estime de soi ;
-Du désespoir face à l’avenir ;
-Des idées suicidaires ;
-Des troubles du sommeil ;
-Des fluctuations de l’appétit ou du poids ;
-De la fatigue intense ou une perte d’énergie.