En France, à partir d’avril 2024, les industriels et les distributeurs auront deux ans pour appliquer le nouveau Nutri-score et mettre leurs emballages à jour. Ce logo, qui informe le client sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires, est actualisé dans les sept pays européens qui l’appliquent. Le mode de calcul évolue pour intégrer les dernières connaissances scientifiques.
Un Nutri-score plus strict avec les aliments sucrés et salés
Ainsi, le Nutri-score sera désormais plus sévère avec les aliments sucrés (-15 points contre 10 dans l’actuel) et à forte teneur en sel (-20 points contre 10), qui sont à risque pour la santé.
“Une note D ou E ne signifie pas que vous ne devez pas consommer cet aliment, mais c’est une invitation à la modération… et bien sûr à préférer un produit équivalent mieux noté”, indique le Professeur Serge Hercberg, médecin nutritionniste, ancien directeur du Programme national nutrition santé et fondateur du Nutri-Score, au Parisien.
En revanche, d’autres aliments seront mieux notés, notamment ceux à forte teneur en fibres et en protéines (sauf pour celles issue de la viande rouge, dont la consommation est à limiter en raison du risque de cancer colorectal).
“Il sera plus facile de repérer les produits à base de farine complète, riches en fibres, qui auront désormais de meilleurs scores que leurs équivalents raffinés, indique Pauline Ducrot, chargée d’expertise en prévention et promotion de la santé à Santé publique France. De nombreux produits vont donc voir leur score changer, entre 30 et 40 % des produits sont concernés. Ce n’est pas la composition des produits qui change mais la façon dont leur score est calculé.”
De A à C pour les pains en fonction de leur teneur en fibres
Les pains blancs, qui contiennent peu de nutriments et de fibres, seront par exemple classés B ou C (en fonction de leur teneur en sel), contre A pour les pains complets riches en fibres. Certaines céréales passeront en C pour les distinguer de celles contenant peu de sucre, c’est-à-dire 0 à 7 g/100g.
“Pour les boissons spécifiquement, la présence d’édulcorants est désormais prise en compte afin d’éviter que les industriels utilisent ces additifs à la place du sucre pour améliorer la note de leurs produits, poursuit Pauline Ducrot. Les sodas lights contenant des édulcorants ne seront plus notés B, mais de C à E.”
Autres changements : les fruits, les légumes et les légumineuses sont désormais dans une catégorie à part entière, alors que les fruits oléagineux font partie des matières grasses, car ils sont riches en lipides. Néanmoins, ceux sans sel ni sucre ajoutés seront classés A ou B, contre C ou D pour les autres.