- Une étude, dévoilée par Nicole Belloubet, indique que 19 % des jeunes doivent faire l’objet d’une vigilance accrue face au risque de harcèlement.
- 5 % des écoliers du CE2 au CM2, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens sont victimes de violences physiques, verbales ou psychologiques.
- "Un élève ne doit pas venir dans son établissement scolaire la peur au ventre, mais au contraire le sourire aux lèvres", selon la ministre.
Alors que la nouvelle ministre de l’éducation nationale Nicole Belloubet était, pour la première fois, en déplacement au collège Robert-Schuman de Reims, ce 12 février, elle a révélé les résultats inquiétants d’une grande enquête nationale sur le harcèlement scolaire, menée en novembre 2023 auprès de 7,5 millions d'élèves du CE2 à la terminale. Cette dernière a révélé que 19 % des enfants en primaire sont à risques. Dans le détail, 5 % des écoliers du CE2 au CM2, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens sont considérés comme victimes de harcèlement. "C’est un véritable fléau qu’il nous faut absolument réguler. Un élève ne doit pas venir dans son établissement scolaire la peur au ventre, mais au contraire le sourire aux lèvres", a déclaré la ministre.
Moqueries, insultes, agressions physiques : pour 16 % des jeunes, le harcèlement scolaire a duré plus d'un mois
Cette étude s’ajoute au sondage mené par l’association d’aide aux victimes Marion la main tendue auprès de 1.001 jeunes scolarisés au collège et lycée, 1.001 parents d’élèves et 200 enseignants du second degré. "Les résultats montrent l'ampleur que prend le harcèlement scolaire dans notre pays : 1 jeune sur 5 est concerné en milieu scolaire. C'est deux fois plus que les chiffres annoncés depuis 10 ans que nous luttons contre cette problématique", a déclaré Nora Tirane Fraisse, fondatrice de l'association.
En clair, 19 % des collégiens et des lycéens ont été victimes d'au moins une forme de violences physiques, verbales ou psychologiques, tous les jours ou plusieurs fois par semaine. Pour 16 % des élèves, cela a duré plus d'un mois. Dans 81 % des cas, ces situations de violence impliquent un groupe d'élèves. D’après les données, le harcèlement se déroule principalement dans la cour de récréation (94 %) et les couloirs (83 %), mais aussi dans la salle de classe (60 %), à la cantine (60 %) et lors des activités sportives (58 %). Les violences peuvent aussi se prolonger en sorties scolaires (47 %) et sur les réseaux sociaux (44 %).
L’enquête souligne que les élèves en situation de handicap sont particulièrement harcelés (35 %), tout comme les jeunes roux (28 %) ou les adolescents ayant des pellicules (26 %). Ces derniers font face à des moqueries (91 %), des insultes (89 %), des mises à l'écart (86 %), des agressions physiques (66 %), des fausses rumeurs (66 %) et des messages blessants en ligne ou par téléphone (53 %). "La timidité est également un facteur majeur de harcèlement : il s'agit de la première raison donnée par les élèves harcelés (42 %) et les parents (31 %) pour expliquer les violences subies."
Stress, perte de confiance, isolement : les élèves harcelés ressentent une détresse psychologique
Dans cette même enquête, les conséquences du harcèlement scolaire ont été mis en avant. Selon les résultats, 90 % des jeunes harcelés estiment que les violences subies ont eu un impact négatif sur leur bien-être et 61 % sur leurs résultats scolaires. En premier lieu, les victimes ont indiqué perdre confiance en eux, être plus stressés, isolés et tristes. Ensuite, ils ont signalé souffrir de troubles du sommeil et ressentir des maux de tête ou de ventre à l'idée d'aller à l'école. "Plus grave encore : 58 % des harcelés ont déjà pensé à se faire du mal à cause de leur vécu à l'école."