Le Président de la République Emmanuel Macron est appelé à adopter une position plus ambitieuse en faveur de l'amélioration de la qualité de l'air en France par un collectif de 6 associations nationales* et d’une fondation.
"Le 14 septembre 2023, le Parlement européen a adopté un texte qui proposait un alignement des valeurs limites européennes sur les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé d'ici à 2035. Or, le Conseil de l'Europe et la France en particulier cherchent depuis à affaiblir le texte de la directive et à allonger les délais de conformité avec les recommandations de l'OMS", déplorent les militants.
"Ceci aurait un lourd impact sur la santé de tous, et en particulier sur celle des plus vulnérables (les enfants, les plus de 65 ans et les personnes malades ou en situation de précarité)", ajoutent-ils.
La pollution de l'air cause tous les ans 40.000 décès via les particules fines
En France, la pollution de l'air cause tous les ans 40.000 décès via les particules fines PM2,5 et 7.000 morts via le dioxyde d’azote. Le coût de la pollution de l’air au sein de l’Hexagone est par ailleurs évalué à 101 milliards d’euros par an, soit près de 1.500 euros par habitant.
"L’observation des valeurs limites permettrait de réduire d’au moins 58 % la mortalité liée à la pollution de l’air en Europe et de sauver des dizaines de milliers de vies en France", développent les organisations à but non lucratif. "De plus, un alignement de l’Union européenne avec ces valeurs représenterait un coût 7 fois moins élevé que le coût de réparation des dommages causés", argumentent-elles.
Pollution de l'air : le collectif demande "une position claire de la France"
Le collectif demande ainsi "une position claire de la France en faveur d’une directive ambitieuse à ce stade ultime des négociations". Il est notamment en faveur de :
- L'alignement des valeurs limites européennes sur les recommandations de l'OMS en 2035, tel que l’a voté le Parlement européen;
- La limitation du délai non extensible et exceptionnel de mise en conformité au-delà de 2030 à 5 ans sous conditions, avec le dépôt systématique d’un plan de qualité de l’air pour tous les polluants, y compris l’ozone.
Les négociations évoquées en début d'article doivent aboutir prochainement. Elles sont à l'ordre du jour de la réunion du Comité des représentants permanents (COREPER) de ce 14 février et du trilogue final du 20 février entre la Commission européenne, le Parlement et le Conseil.
*ASEF, France Nature Environnement, Réseau Action Climat, Respire, Appa.