- Les femmes transgenres se font moins dépister le cancer de la prostate que les hommes cisgenres, d’après une nouvelle étude.
- "Les taux de dépistage du PSA chez les femmes transgenres et les hommes cisgenres âgés de 55 à 69 ans sont respectivement de 22,2 % et de 36,3 %", indiquent les chercheurs.
- Avec 59.885 nouveaux cas diagnostiqués en France en 2018, le cancer de la prostate est le plus fréquent dans notre pays.
Selon une nouvelle enquête, les femmes transgenres se font moins dépister le cancer de la prostate que les hommes cisgenres.
"Il n'y a pas de consensus sur la façon de promouvoir le dépistage de l'antigène prostatique spécifique (PSA) chez les femmes transgenres malgré leur risque connu de cancer de la prostate", expliquent les auteurs en préambule.
"Notre objectif était donc d’identifier les facteurs associés au dépistage récent (c’est-à-dire au cours des deux dernières années) du PSA chez les femmes transgenres par rapport aux hommes cisgenres", ajoutent-ils.
Cancer de la prostate : 22,2 % des femmes transgenres se font dépister
Leur étude s’est basée sur des personnes incluses dans les enquêtes BRFSS (Behavioral Risk Factor Surveillance System) effectuées de 2018 et 2020. 255 femmes transgenres et 1.020 hommes cisgenres ont été appariés par des variables sociodémographiques. Leurs données ont été collectées le 2 novembre 2022 et analysées du 2 novembre 2022 au 3 décembre 2023.
Résultats : les taux de dépistage du PSA chez les femmes transgenres et les hommes cisgenres âgés de 55 à 69 ans étaient respectivement de 22,2 % et de 36,3 %. Chez les personnes âgées de 70 ans et plus, ces taux étaient respectivement de 41,8 % et de 40,2 %.
En revanche, lorsqu’un clinicien recommandait au préalable un test PSA lors d’une consultation, il n'y avait plus de différence statistiquement significative entre les taux de dépistage des femmes transgenres et des hommes cisgenres.
Comment se faire dépister un cancer de la prostate ?
Deux examens sont aujourd’hui possibles en France pour dépister un cancer de la prostate. Le toucher rectal, qui permet au médecin de vérifier le volume, la consistance et la texture de la surface de la prostate, ou le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique), qui permet via une prise de sang de mesurer le taux d’une protéine naturellement produite par la prostate.
Un cancer de la prostate est une maladie qui se développe à partir de cellules initialement normales qui se transforment et se multiplient de façon anarchique, jusqu’à former une masse appelée tumeur maligne. "La majorité des cancers de la prostate sont des adénocarcinomes", précise l’Institut national du cancer.
Avec 59.885 nouveaux cas diagnostiqués en France en 2018, le cancer de la prostate est le plus fréquent dans notre pays. Il est très rare avant 50 ans, et son incidence augmente progressivement avec l’âge.