Le sepsis, anciennement appelé septicémie, est une affection grave qui survient lorsque le système immunitaire a une réaction extrême à une infection. Bien qu'elle soit mal connue du grand public, la maladie comptait quelque 49 millions de cas et 11 millions de décès dans le monde en 2017, selon une étude rapportée par l'OMS. Elle peut, en effet, entraîner des complications graves et parfois fatales, si elle n'est pas détectée et traitée rapidement.
C'est pourquoi obtenir un diagnostic sans attendre est essentiel. Un nouveau test sanguin, examiné par les chercheurs de l'UIT The Arctic University of Norway, permet justement un dépistage plus rapide et fiable. Leur étude a été publiée dans la revue Cell, le 12 janvier 2024.
Sepsis : un dépistage beaucoup plus rapide
La méthode d'analyse de sang appelée BCID2, utilisée précédemment pour analyser les tests Covid-19 pendant la pandémie de coronavirus dans plusieurs hôpitaux norvégiens, a intéressé les chercheurs. Ils ont voulu savoir si elle était également efficace pour détecter le sepsis. Ils ont ainsi recueilli 160 échantillons de sang contenant des bactéries prélevés dans trois établissements hospitaliers entre juillet et décembre 2021. Ces derniers ont été envoyés dans différents petits hôpitaux locaux où ils étaient analysés avec le test BCID2 ainsi que dans le laboratoire de microbiologie de l'hôpital régional de Bodø qui utilisait la méthode traditionnelle.
Les médecins ont reçu les résultats deux jours plus tôt avec la méthode BCID2. Par ailleurs, ils étaient presque aussi précis que les tests habituels effectués dans le laboratoire. Cette nouvelle méthode permet donc un dépistage plus précoce et fiable du sepsis.
Test sepsis : une utilisation plus ciblée des antibiotiques
En plus de permettre un dépistage plus rapide, la nouvelle méthode donne accès à des informations donnant la possibilité de fournir un meilleur traitement antibiotique au patient dans un cas sur quatre. Autre résultat encourageant : dans un peu moins de 3 % des cas, le nouveau test n’a pas réussi à détecter les bactéries présentes dans le sang. Et, il n’y a eu aucun cas où l'outil a indiqué la présence de bactéries dans le sang alors qu’en réalité, il n’y en avait pas, ce qu’on appelle des faux positifs.
"La conclusion est qu’il s’agit d’un ajout robuste et précis aux diagnostics traditionnels pour détecter rapidement les bactéries dans les échantillons de sang. Cette méthode offre un grand potentiel pour une utilisation plus ciblée des antibiotiques dans les hôpitaux locaux", explique le responsable de l'étude Kristoffer Hammer Endresen dans un communiqué.
"Des résultats de tests deux jours plus rapides peuvent avoir un impact significatif sur les patients gravement malades dans les hôpitaux locaux. Cela peut fournir un service aux malades plus équitable, sans qu'il soit nécessaire de déplacer les patients ou le personnel de santé entre les hôpitaux", ajoute son collègue Hege Harboe-Sjåvik du Helgeland Hospital Trust.