Une nouvelle étude révèle que la mastectomie préventive, aussi appelée la mastectomie à réduction de risque (MRR), peut réduire la mortalité due au cancer du sein chez les femmes porteuses des gènes BRCA1 ou BRCA2.
Cette recherche a été dirigée par le professeur Kelly Metcalfe, de la faculté Lawrence Bloomberg, et des scientifiques du Women's College Hospital.
Cancer du sein : qu'est-ce que la mastectomie préventive ?
Les femmes porteuses des gènes BRCA1 ou BRCA2 ont 80 % de chances de développer un cancer du sein au cours de leur vie. C’est pourquoi il peut leur être proposé une opération consistant à leur enlever les deux seins avant que la maladie ne se déclenche.
"La décision de subir une mastectomie de réduction des risques est souvent difficile à prendre pour une femme. Plus nous sommes en mesure de leur fournir des données fiables lorsqu'elles doivent faire ce choix, plus elles seront éclairées", a déclaré Kelly Metcalfe.
Pour aller dans ce sens, son équipe a suivi pendant six ans plus de 1.600 femmes porteuses des gènes BRCA1 ou BRCA2. Elles venaient de neuf pays différents, et la moitié d'entre elles avaient subi une mastectomie à réduction de risque.
À la fin de l'essai, les chercheurs ont dénombré 20 cancers du sein et deux décès dans le groupe ayant opté pour la MRR, puis 100 cancers du sein et sept décès dans le groupe témoin. La mastectomie préventive a ainsi réduit le risque de cancer du sein de 80 %.
"À l'heure actuelle, nous disposons d'un bon système de dépistage du cancer du sein, de sorte que la mastectomie à réduction de risque n'est proposée que comme une option et non comme une recommandation", précise la directrice de l’étude. "Mais avec davantage d'études comme la nôtre, nous saurons à terme si ces lignes directrices doivent être modifiées", conclut-elle.
Cancer du sein et mastectomie préventive : 2 femmes sur 1 000 concernées
Il y aurait environ 2 femmes sur 1.000 qui seraient porteuses d’une mutation des gènes BRCA1 et BRCA2. "En France, près de 21 000 personnes porteuses de cette mutation ont été identifiées entre 2003 et 2014 dans le cadre du dispositif national d’oncogénétique 2", précise l’Institut national du cancer.
Chaque année, plus de 50.000 femmes développent un cancer du sein en France. Parmi elles, plus de 80 % vivront au-delà de 10 ans après leur maladie grâce aux progrès médicaux et scientifiques. Cependant, les traitements administrés génèrent souvent des toxicités à plus ou moins long terme. Après un cancer du sein, les patientes peuvent être confrontées à des difficultés dans leur vie quotidienne : modification de l’image du corps, douleurs, fatigue, troubles chroniques des fonctions motrices, problèmes urinaires, conséquences psychologiques, etc...