Examiner un patient à distance n'a plus rien de futuriste. Un décret vient de paraître sur la télémédecine. Il signe la fin de la période expérimentale pour tous les pionniers qui faisaient de la télémédecine. Signe de cette volonté de généralisation : tous les actes qui répondront aux critères définis dans le décret pourront être rémunérés et donc remboursés par l'assurance maladie. Le décret liste cinq catégories : la téléconsultation, la téléexpertise (qui permet à un médecin de solliciter à distance l'avis d'un spécialiste), la télésurveillance médicale, la téléassistance médicale (qui permet à un professionnel médical d'assister à distance un autre professionnel de santé au cours de la réalisation d'un acte) et enfin, la téléréponse" utilisée dans le cadre de la régulation médicale.
Dr Jacques Lucas, vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins: la téléconsultation est un acte médical".
Pour éviter tout développement anarchique de la télémédecine, le décret instaure aussi des garde-fous. Les systèmes devront garantir l'authentification des professionnels de santé, ainsi que celle du patient. Il faudra aussi obligatoirement recueillir, par voie électronique, le consentement du malade.
Une fois toutes ces conditions remplies, les pouvoirs publics espèrent bien que cette nouvelle forme de médecine permettra de lutter contre les déserts médicaux.
Dr Jacques Lucas.
Jean-Pierre Rouffet, médecin généraliste à Lacaune, dans le Tarn, à 50 km du premier spécialiste.
Un autre obstacle de taille : le dossier médical personnel n'est toujours pas mis en place.