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Semaine de sensibilisation à la maladie du foie gras

Maladie du foie gras : comment se fait le diagnostic ?

Par Alexandra Wargny Drieghe

Pourquoi docteur continue sa série sur la stéatose hépatique non alcoolique. Au programme de cet article : le diagnostic ! On en parle avec l’hépato-gastro-entérologue, la Dr Pauline Guillouche.

NISIT RAWO/Istock
1 Français sur 5 serait touché par la maladie du foie gras. Problème : c'est une pathologie silencieuse, qui est souvent diagnostiquée trop tardivement.
Pourtant, le diagnostic peut se faire facilement à l'aide d'une prise de sang et d'une échographie abdominale.
Dans les cas les plus critiques, une biopsie du foie est parfois nécessaire.

La maladie du foie gras non alcoolique se caractérise par une accumulation de graisses dans le foie, en dehors de toute consommation excessive d’alcool. Actuellement, un Français sur cinq serait atteint, mais le gros problème avec cette pathologie, c’est qu’elle est silencieuse. “Pendant des années, on ne ressent rien, il n’y aucun signe de maladie”, explique la Dr Guillouche. “Cela amène souvent à faire le diagnostic tardivement, parfois à un stade avancé de la maladie, et parfois même au stade de complications de la cirrhose.

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Plusieurs symptômes peuvent apparaître au fur et à mesure du développement de la maladie. “Cela peut être un ictère [jaunisse, NDLR], le développement d’une ascite c’est-à-dire la présence d’eau dans la cavité abdominale, un saignement digestif, un amaigrissement inexpliqué, une fatigue intense, des douleurs abdominales ou une perte d’appétit.” Néanmoins, “il est important de ne pas attendre d’avoir de symptômes pour être dépisté”, au risque de se retrouver à un stade trop avancé de la pathologie.

Plusieurs examens nécessaires au diagnostic 

Avec une prise en charge à temps, c’est-à-dire au stade précirrhotique, la maladie est réversible. C’est pourquoi elle est recherchée chez les personnes présentant des facteurs de risques comme l’obésité, le diabète de type 2, un syndrome métabolique ou encore des apnées du sommeil.

On peut faire le diagnostic sur une biopsie du foie, c’est-à-dire un prélèvement d’un tout petit morceau du foie au cours d’une courte anesthésie. L’analyse de cette biopsie sous microscope va ainsi montrer la présence de stéatose, d’une inflammation et de dommages au niveau des cellules du foie. Mais fort heureusement, on ne fait plus de biopsie hépatique à tout le monde car c’est un geste invasif que l’on va réserver à certains patients dans certaines conditions.

Des tests biologiques et une échographie abdominale peuvent diagnostiquer la stéatose et la fibrose. “Dans une simple prise de sang, un score de fibrose va pouvoir être calculé”, avance la spécialiste. Ce score, le FIB-4, est calculé grâce aux transaminases et aux plaquettes, et dépend de l’âge de la personne. “S’il est inférieur à 1,45, il y a 90 % de chance de ne pas avoir de fibrose sévère, mais s’il est supérieur à 3,25 il y a, dans 65 % des cas, une fibrose sévère ou une cirrhose”, explique l’association SOS Hépatites.

Le fibroscan mesure l’élasticité des tissus du foie grâce aux ultrasons

Les médecins disposent également d'outils comme le Fibroscan : “Certains appareils d’échographie dernière génération permettent de réaliser des élastographies, c’est-à-dire de quantifier la dureté du foie. Ces appareils utilisent des ultrasons, ils sont donc totalement indolores et identifient de façon simple et sûre les personnes ayant une fibrose. Ce sont elles qui sont à risque de progresser vers la cirrhose”, précise la Dr Guillouche.

Le Fibroscan est un examen qui dure moins de dix minutes. L’élasticité du foie est mesurée en kiloPascal (kPa), avec un classement des scores :
-de 2,5 à 7, on est au stade F0 ou F1 : absence de fibrose ou fibrose minime
-de 7,1 à 9,4, on est au stade F2 : fibrose modérée
-de 9,5 à 14, on est au stade F3 : fibrose sévère
-au-delà de 14, on est au stade F4 : cirrhose