- 3,7 milliards de personnes de moins de 50 ans dans le monde sont infectées par le virus Herpès simplex de type 1, responsable des boutons de fièvre.
- Une étude suédoise confirme que ce virus double les risques de développer une démence en vieillissant.
- Pour les chercheurs, leur découverte devrait inciter à étudier la possibilité de traiter la démence en utilisant des médicaments anti-herpès.
Le virus Herpes simplex (HSV), connu sous le nom d’herpès, est l’une des infections les plus courantes. L’OMS estime que 3,7 milliards de personnes de moins de 50 ans (67 %) dans le monde sont infectées par le virus Herpès simplex de type 1 (HSV-1), principale cause de l’herpès labial.
Si ce qu’on appelle communément les boutons de fièvre sont généralement sans gravité pour les adultes, ils ne seraient pas sans conséquence sur le long terme à en croire une étude de l'Université d'Uppsala. Ces travaux suédois révèlent que les personnes qui ont contracté le virus de l'herpès au cours de leur vie, avaient un risque plus important de développer une démence par rapport aux autres.
Herpès labial : deux fois plus de risque de démence
Pour cette étude publiée dans la revue Journal of Alzheimer's Disease le 13 février 2024, les chercheurs ont suivi 1.000 septuagénaires d'Uppsala sur une période de 15 ans. L'analyse des données a montré que les participants qui avaient contracté le virus de l'herpès simplex, étaient deux fois plus susceptibles de développer une démence que ceux qui n'avaient jamais été touchés par ce dernier.
"La particularité de cette étude est que les participants ont à peu près le même âge, ce qui rend les résultats encore plus fiables, car les différences d'âge, par ailleurs liées au développement de la démence, ne peuvent pas confondre les résultats", explique Dr Erika Vestin de l'Université d'Uppsala dans un communiqué.
Les travaux menés confirment ainsi les résultats de précédentes études qui avaient mis en lumière un lien entre l’herpès et les troubles cognitifs. "De plus en plus de preuves émergent d'études qui, comme nos conclusions, désignent le virus de l'herpès simplex comme un facteur de risque de démence", poursuit la Dr Vestin.
Neurodégénérescence et boutons de fièvre : une nouvelle piste de recherche
Pour l’équipe, leurs travaux doivent conduire à étudier plus en détail si les médicaments, déjà connus contre le virus de l'herpès simplex, peuvent réduire le risque de troubles cognitifs. "Les résultats pourraient pousser la recherche sur la démence à traiter la maladie à un stade précoce en utilisant des médicaments anti-herpès courants ou à prévenir la maladie avant qu'elle ne survienne", ajoute la Dr Erika Vestin.
Une fois dans l'organisme, le virus de l'herpès reste “endormi” dans un ganglion nerveux de la zone touchée lors de la primo-infection. Plusieurs facteurs comme la fatigue, le stress, les règles ou une autre infection peuvent le conduire à se multiplier à nouveau en longeant les nerfs et provoquer des lésions à l’intérieur ou autour de la bouche ou sur les lèvres. Ainsi, les boutons apparaissent et disparaissent au cours de la vie. De nombreuses personnes ne présentent aucun symptôme lié à leur infection.