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Ozempic : un traitement anti-diabète aiderait à réduire l'état de manque lié aux opioïdes

Une étude montre que le liraglutide -anti-diabétique similaire à l'Ozempic- aiderait à réduire le manque chez les personnes dépendantes aux opioïdes.

Ozempic : un traitement anti-diabète aiderait à réduire l'état de manque lié aux opioïdes nito100/istock




L'ESSENTIEL
  • Les agonistes du récepteur au GLP1 semblent aider à lutter contre la dépendance aux opioïdes.
  • Le groupe qui prenait du liraglutide, médicament similaire à l'ozempic, a vu son envie de drogue diminuer de près de 40 %.
  • Des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer les conclusions des chercheurs.

Le traitement anti-diabète Ozempic, fréquemment utilisé dans la lutte contre l’obésité, pourrait aussi être un outil contre les addictions. Une étude, menée par des chercheurs de Penn State University, montre que les agonistes du récepteur au GLP1 comme le semaglutide (Ozempic) ou le liraglutide (Victoza) pourraient aider à réduire les crises de manque des personnes dépendantes des opioïdes.

Les scientifiques ont dévoilé les premiers résultats de leurs travaux lors des rencontres annuelles de l’American Association for the Advancement of Science, le 17 février 2024.

Agonistes du récepteur au GLP1 : ils réduisent l’envie de drogue

Dans une précédente étude, l’équipe de l’université américaine avait démontré que le liraglutide pouvait réduire le comportement de recherche d'héroïne chez les rats. Pour vérifier l’effet des agonistes du récepteur au GLP1 sur les addictions des humains, les scientifiques ont réuni 20 personnes dépendantes aux opioïdes. La plupart d’entre elles étaient addictes au fentanyl, un opioïde synthétique jusqu'à 50 fois plus puissant que l'héroïne et 100 fois plus fort que la morphine.

La moitié des volontaires recevaient des doses croissantes de liraglutide tandis que les autres avaient un placebo pendant 3 semaines. Ils ont dû répondre en même temps à une série de questions quatre fois par jour, via leur smartphone. Il leur était demandé entre autres d'indiquer leur envie de consommer de la drogue sur une échelle de quatre points. 

La professeure Sue Grigson, directrice du centre de toxicomanie du Penn State College of Medicine à Hershey, qui a codirigé la recherche, a expliqué au journal britannique The Telegraph : "Nous avons pensé que si les médicaments de type Ozempic aidaient les gens à avoir moins faim ou à être moins motivés à manger, ils pourraient les aider à se sentir moins motivés à prendre des médicaments."

"Les personnes participant à l’essai avaient significativement moins de fringales et étaient plus susceptibles de n’éprouver aucune fringale. Nous avons senti que c'était une chose très positive", a-t-elle ajouté ensuite. 

Et en effet, le médicament semble avoir bien eu un impact sur l’effet de manque. Si le score moyen d’envie de drogue était de 1,5 chez le groupe témoin, il était de 0,92 pour ceux ayant reçu du liraglutide. Ainsi, le désir de se droguer diminue de près de 40 % chez ceux ayant pris l’anti-diabétique. 

Le Dr Scott Bunce, professeur agrégé de psychiatrie à la Penn State University, qui a également codirigé l'étude, a confié au quotidien : "Cette réduction équivaut à passer deux semaines dans un centre de traitement de très haute qualité, ce qui coûterait environ 15.000 dollars."

Dépendance et anti-diabétiques : des recherches supplémentaires nécessaires

Si les résultats sont prometteurs, les chercheurs restent prudents. Ils précisent qu’il s’agit d’un nombre de participants réduits. Des études supplémentaires sont ainsi nécessaires pour confirmer leurs conclusions. Par ailleurs, il faudrait également vérifier la bonne posologie à prendre pendant une cure de désintoxication. En effet, plusieurs patients ont abandonné l'essai lorsqu’il leur a été donné des doses plus élevées de liraglutide, en grande partie à cause de symptômes gastro-intestinaux, notamment des nausées. Il s’agit d’un effet secondaire connu de ces médicaments. 

L’équipe aimerait aussi tester les autres médicaments GLP-1, qui pourraient être plus efficaces et entraîner moins d’effets secondaires, ou encore inclure des personnes présentant différents niveaux de dépendance.

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